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Guinée : le deux poids deux mesures du CNRD

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En juin 2022, le gouvernement Mohamed Béavogui avait effectué une tournée en province pour dit-on, toucher du doigt les réalités des populations de l’arrière-pays. Récemment, l’équipe du Premier Ministre Bernard Gomou a visité plusieurs localités de l’intérieur du pays et y a tenu des meetings.

Ces déplacements des Ministres de la République ont été caractérisés, pour la plupart, par des fortes mobilisations populaires et des discours visant parfois à magnifier les acquis du CNRD. 

A la tête d’une importante délégation, le Président de la transition était dans le Sankaran et en Guinée forestière pour prendre contact avec les populations à la base. Lors de la célébration de la journée du 8 mars, on a enregistré un mort et des blessés graves du côté de N’zérékoré. 

Les détenteurs du pouvoir ne se privent pas de grandioses mobilisations et de bains de foules sur les places publiques toutes les fois que l’occasion se présente. 

Pendant ce temps, les manifestations de rue restent interdites sur les voies publiques à travers le pays, contrairement à l’esprit de la charte de la transition et à l’Article 20, Alinéa 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. 

Le ministre de la justice avait menacé de faire respecter l’autorité de l’Etat à la veille de la marche dite pacifique avortée du 9 mars 2023. Celle du 16 février avait été réprimée par la force publique, provoquant des pertes en vies humaines, des blessés et des arrestations. 

Même si nous ignorons les motifs, il faut noter que des acteurs sociaux ont récemment fait l’objet d’interpellation par les forces de l’ordre.  

De ce constat, il ressort que le CNRD et ses démembrements peuvent librement organiser des manifestations publiques à travers le pays mais l’exercice de ce même droit est refusé aux forces politiques et sociales.  La charte de la Transition promet pourtant de respecter et de faire respecter les droits et les libertés fondamentaux. 

Ces pratiques tendent à donner raison à de nombreux observateurs qui, à tort ou à raison, accusent le CNRD d’avoir un agenda caché. Les plus critiques taxent la junte au pouvoir depuis le 05 Septembre 2021, de vouloir imposer une dictature aux guinéens, foulant ainsi au sol des acquis démocratiques durement arrachés au prix des vies, des larmes et du sang. 

Pour maintenir le respect et la confiance des populations et des partenaires, le CNRD gagnerait mieux à lever l’interdiction de manifester qui est un droit constitutionnel en République de Guinée et ainsi démentir les sceptiques qui pensent déjà qu’il y a une politique de deux poids et de deux mesures dans l’exercice des droits et des libertés. 

Boubacar DIENG 

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