[dropcap]L[/dropcap]e tournant décisif de la jeune démocratie guinéenne arrive en 2020. Le débat actuel est un signe non seulement révélateur de l’enjeu sociopolitique, mais il est aussi annonciateur d’un profond bouleversement national.
Suivant les intentions de procéder à un changement ou à une modification de la constitution, on peut déduire que la procédure vise uniquement à permettre au président actuel de briguer un troisième mandat.
En effet, les arguments avancés par les promoteurs d’un referendum constitutionnel ne tiennent pas. Pour le moment, peu de juristes se sont impliqués a objectivement élucider sur le sujet. M. Zobgelemou Togba qui a décidé de faire une analyse, en tentant de convaincre, s’est lance dans une litanie juridique qui nous a menés dans un labyrinthe.
Cependant, s’il faut se féliciter de l’intérêt que le débat suscite dans la société guinéenne, il faudra aussi éviter de tomber dans le divertissement et la fanfaronnade pour que la raison triomphe pour le bien de la Guinée.
Une constitution est l’âme d’une nation, sa règle suprême, sa religion commune, son repère, son socle et sa référence. Tout citoyen, de surcroit investi de la confiance populaire, qui pour ses intérêts égoïstes et malsains tente de violer la loi fondamentale de son pays, est un criminel, ayant commis un acte de haute trahison.
Le cas de notre pays est une suite tristement logique de l’héritage dictatorial et autocratique de son existence en tant que nation, habituée à la violation de tout. Un pays dont la mentalité et le comportement sont affectés par le virus d’une pseudo fierté ayant conditionné, le guinéen a accepté le mal que lui inflige ses mauvais maitres-dirigeants.
Dans la Guinée actuelle, nous avons besoin d’une profonde métamorphose, d’un nouveau type de leadership, d’une nouvelle vision, d’un nouvel engagement, d’une nouvelle dynamique de conscience citoyenne et nationale. Il faut que le cycle infernal s’arrête là !
Après plus de 60 ans d’indépendance, nous devons refuser d’être à la traine.
Almamy Kemo