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Hadja Rabiatou, la légende continue ! (Par Tibou Kamara)

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On ne la voyait plus depuis un moment déjà sous les projecteurs, avant qu’elle ne disparaisse aujourd’hui, pour toujours et en toute discrétion, dans la pudeur des femmes effacées, dans l’intimité aussi qu’on refuse aux personnalités publiques.

La figure syndicale qui a mené des luttes sociales acharnées et s’est engagée dans des combats politiques périlleux avait de  l’humilité à revendre, malgré tous ses lauriers  mérités et sa légitimité notoirement établie et incontestable.

Comme une artiste qui se retire de scène, après avoir fini son numéro, elle a déserté l’espace public, ses lumières et ses illusions,  après avoir été des années durant au coeur de l’actualité et contribué substantiellement à écrire de belles pages du récit national.

Elle fut une des personnalités de proue de la transition de 2010 qu’elle a marquée d’une empreinte indélébile. Voilà qu’elle tire sa révérence sous une transition qui rappelle, s’il en était encore besoin, qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, que nos vies aussi remplies, et réussies qu’elles soient, auront toujours un goût d’inachevé.

Elle n’était pas capable de compromis dans ses convictions et allait au bout de tous ses engagements, quoi qu’il en coûte. J’avais abdiqué devant elle, lorsqu’elle avait voulu que la constitution soit adoptée par le CNT qu’elle dirigeait d’une main de fer alors que je m’étais prononcé en faveur d’un référendum afin de ne pas tomber dans un procès de légitimité contre le texte dans l’avenir.

Cet incident de parcours n’avait guère altéré nos rapports personnels ni ne m’avait fait oublier dans l’émotion l’icône qu’elle demeure, pour avoir montré à ses compatriotes  à un moment décisif de leur histoire tourmentée le chemin du courage et de l’honneur.

C’est un devoir de saluer la mémoire d’une des plus valeureuses femmes guinéennes, de rendre hommage à une héroïne nationale qui est notre passé au présent, dont on ne parlera plus qu’en ressassant des souvenirs inoubliables de hauts faits d’armes de patriotisme passionné et passionnel.

On ne meurt que si l’on n’a pas vécu utile et n’a pas honoré son pays, bien sûr, en oubliant la gratitude des hommes au profit de l’histoire dont il faut faire le pari comme celui du temps.

Tibou Kamara

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