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Hadja Saran Daraba Kaba livre les secrets de sa réussite

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[dropcap]F[/dropcap]ondatrice du réseau des femmes de la Mano River Union pour la paix (REFMAP), ancienne ministre des affaires sociales et de la promotion féminine et de l’enfance et ancienne secrétaire générale de l’Union du fleuve Mano, le docteur Saran Daraba Kaba a été invitée le jeudi 8 mars à partager son expérience avec la gente féminine.

La mère de Dr. Ibrahima Kalil Kaba, actuel ministre directeur de cabinet du président de la République, s’est prêtée au jeu lors d’un diner offert par K Awaba Event dans un réceptif hôtelier. VisionGuinee qui était de la partie vous livre son intervention.

‘’Je suis mariée depuis 52 ans, je suis mère de 7 enfants et grand-mère de16 petits-enfants. Ce dont je suis fière de toute ma carrière, c’est mon diplôme de pharmacienne. On m’a demandé de donner les recettes de ma réussite, je dirai que le secret, c’est l’humilité.  

Pour réussir, il faut croire en soi-même et exiger de soi-même une discipline qui vous permet d’être la meilleure dans ce que vous faites. Je dois ma réussite à mon papa. La réussite d’une fille vient d’abord de son père. Le mien ne cesser de me marteler ma réussite ne dépendra que de moi. Il me disait toujours ‘Mama, ce n’est parce que t’es une fille que tu dois échouer’.

J’avais aussi une mère  qui était très active, elle ne pouvait pas comprendre qu’une femme tende la main à son mari pour la dépense quotidienne.

Aux filles et femmes, quand on est dans une entreprise et qu’on ait un chef, il faut lui être loyale, pare ce qu’il vous le retourne toujours. La loyauté paie toujours. Nous sommes dans un temps qui change, il faut que les femmes acceptent de s’adapter.

Il y a exactement de cela 22 ans qu’un de mes fils me disait ‘maman si tu veux faire partie des femmes intellectuelles, il faut que t’apprennes l’’anglais et l’informatique. Sinon, tu seras considérée comme une illettrée’. Imaginez un peu ma fureur  parce que j’avais déjà mon doctorat quand il n’était pas encore né. J’étais furieuse et lui ai demandé pour qui il se prenait. Il m’a demandé de l’excuser en me suggérant d’améliorer mon niveau d’anglais et d’informatique. Et croyez-moi, il m’a acheté un ordinateur et y a mis tous les logiciels pour que je me forme. J’ai pris l’ordinateur pour l’offrir à ma fille. A l’époque, j’étais membre du gouvernement.

J’ai été recrutée par les Nations Unies un mois après mon départ du gouvernement. Quand je suis arrivée Addis Abeba, on m’a installée dans un bureau où il y avait un ordinateur, une machine à café et un broyeur de papier. C’était la honte parce que je ne pouvais manipuler aucune machine.

Je suis allée voir la directrice, qui était une ancienne ministre des affaires sociales du Burkina, pour lui dire que je n’ai pas vu ma secrétaire. Elle a éclaté de rire en disant qu’on n’a pas droit à une secrétaire.

Lors de notre première réunion de travail, je prenais note sur un bloc-notes vu que j’avais suivi des cours de speed writing. Les filles qui étaient près de moi prenaient note sur leurs ordinateurs. Dès qu’on a fini, je suis allée rencontrer le représentant de l’UNESCO, qui était guinéen pour lui demander où prendre des cours d’informatique. Il a mis sa secrétaire à ma disposition et croyez-moi, cela m’a couté 380 dollars pour apprendre trois logiciels. Tellement que j’avais la rage d’apprendre, en deux semaines, j’avais fini le programme qui devait être fait deux mois.

Un jour, j’ai envoyé un e-mail à mon fils qui m’avait demandé d’apprendre l’anglais et l’informatique. Dans sa réponse, il a écrit ‘bravo maman, t’as égalisé à la 90e minute de jeu’. Depuis lors, je n’ai pas arrêté pas de me former.

En novembre dernier, j’étais à la cour pénale internationale. Vous allez peut-être vous demander que vais-je faire là-bas. Mais j’y ai appris les techniques de négociation. Et dans quelques semaines, j’irai à l’académie diplomatique internationale de Paris pour me former.

Je dirai à toutes les femmes et filles qu’on peut apprendre à tout âge et on doit apprendre. Parce que vous n’avez aucune chance de réussir si vous n’êtes pas compétentes.

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