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Hôtellerie : à quoi servent les étoiles en Guinée ?

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[dropcap]L[/dropcap]e secteur hôtelier est caractérisé par une offre très diversifiée. Cette forte diversification, liée à la multiplicité des modes de gestion, des prestations et de la taille des établissements, est sans doute l’un des plus grands facteurs qui a marqué ce secteur pendant les cinquante dernières années.

En fonction du niveau de confort, de la qualité et de la quantité des prestations offertes, les établissements hôteliers sont, en général, classés en 5 catégories, croissant de 1 à 5 étoiles. Ces étoiles certifient le standing de l’établissement en fonction du respect d’un ensemble de critères notamment, les normes minimales dimensionnelles, fonctionnelles et techniques telles que le nombre et la dimension des chambres, les équipements et le confort des chambres, l’espace et la disposition des locaux communs, l’étendue et la qualité des services, l’équipement général…

Le but de cette notation est de rehausser la qualité de l’offre hôtelière et de protéger les visiteurs en leur offrant un repère objectif pouvant les aider à choisir leurs hôtels dans les conditions de transparence et de sécurité.

En Guinée, les visiteurs sont malheureusement privés de cette protection. Les étoiles ne servant pas à grande chose, ils ne disposent que de leur propre connaissance des enseignes ou des conseils de leurs compatriotes et amis quant au choix de leurs hôtels. Malgré l’augmentation significative de l’offre en chambres, l’hôtellerie guinéenne reste caractérisée par une règlementation nationale obsolète et quasi inexistante. Les normes relatives au classement hôtelier de la CEDEAO ne servent pas non plus à grande chose vu qu’elles ne sont pas appliquées.

Ce manque de règlementation nationale permet de constater une certaine anarchie dans le secteur. Des opérateurs qui exploitent des établissements, sans autorisation préalable du ministère de tutelle, ce qui rend difficile la mise à jour du répertoire.  Des hôtels qui s’auto accordent des étoiles et d’autres qui continuent à conserver leur distinction acquise par le passé, mais devenue caduque par la perte de qualité au fil des ans. Et d’autres encore, qui prennent des dénominations fantaisistes (Palace,…) qui ne reflètent en rien leur image. La dénomination « hôtel » est quant à elle, utilisée à tort et à travers par des particuliers sans aucune certification préalable du ministère de tutelle et sans le moindre respect des normes fonctionnelles et techniques.  Bref, un cocktail de pratiques irrégulières et trompeuses qui discréditent l’offre hôtelière guinéenne auprès de la clientèle internationale.

La rénovation des établissements hôteliers qui défiguraient par le passé le paysage de Conakry, même si, elle a eu le mérite de rafraichir le parc hôtelier de la capitale, n’a pas suffi à redorer l’image peu reluisante de l’hôtellerie guinéenne. Une grande partie des infrastructures hôtelières est en retard de modernité. De l’aspect extérieur des hôtels jusqu’au éléments les plus basiques comme ceux de la chambre d’hôtel, tous sont sous valorisés.

Cette réalité contraste avec le développement de l’hôtellerie d’affaires (orientation choisie par les autorités) qui implique des impératifs de qualité. Cette qualité qui résulte du rapport entre la performance des services accordés par les hôtels et les attentes des consommateurs est aujourd’hui un incontournable enjeu de compétitivité pour les hôteliers guinéens. La clientèle d’affaires est habituée aux produits de luxe et des services de grande qualité que l’hôtellerie guinéenne ne peut offrir sans le respect scrupuleux des normes de certification.

Aujourd’hui, il apparait donc plus que nécessaire d’élaborer une nouvelle règlementation pour permettre au pays de disposer de meilleures prestations dans des conditions de transparence et de sécurité. Cette réglementation devra régir entre autres, les conditions d’ouverture et d’exploitation des structures d’hébergement touristiques, les types d’établissements d’hébergement touristiques, les conditions d’exercice du métier, le schéma d’aménagement hôtelier, les normes juridiques relatives au classement des hôtels, les normes de sécurité et environnementales…

La classification hôtelière aura entre autres pour avantage d’harmoniser l’offre hôtelière guinéenne avec celles des destinations concurrentes, d’augmenter son attractivité et de faciliter sa commercialisation.

Mamoudou KOUYATE

Enseignant chercheur à l’ESTH

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