[dropcap]I[/dropcap]brahima Bah, docteur en sciences économiques de l’Université de Montpellier I , auteur de manuels scolaires et professionnels en économie, en droit du travail et en mercatique vient de rompre le silence.
Le fondateur du mouvement « Respect des Deniers Publics et du Citoyen (RDPC)» évoque un mail, envoyé dans la matinée du 13 mars 2018, qui permit la signature du protocole d’accord dans la soirée du 13 mars 2018.
Bonjour Monsieur Bah
Oui, bonjour !
Merci d’être venu vers nous pour nous faire part de votre rôle dans la signature du protocole d’accord du 13 mars 2018. Si on a bien compris, c’est votre mail qui avait accéléré la signature…
Je confirme.
Quelle est donc la teneur de ce mail ?
Il s’agit d’un mail que j’avais hâtivement adressé à l’Ambassade de Guinée à Paris dans la matinée du 13 mars (ce, compte tenu de la gravité des informations et images qui me parvenaient du pays). Cette dernière l’avait immédiatement transmis au pouvoir de Conakry. Et, subséquemment, il y eut la signature du protocole d’accord dans la soirée du 13 mars. Cela m’a été confirmé par SEM Amara Camara qui m’adressa ses remerciements et de longues bénédictions empreintes de reconnaissance.
Pour être complet, j’avais demandé que les partenaires sociaux soient bien informés de ma solution stratégique de sortie de crise. L’ont-ils été ? Je ne saurai y répondre. Je sais tout simplement que ma solution, après avoir déclenché la signature du protocole d’accord du 13 mars, tarde à être appliquée.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette solution ?
Oui, il s’agit d’une solution qui consiste à accéder aux couloirs des « huit millions », légitimement réclamés par nos enseignants, en instaurant un Concours d’Accès à l’Echelle de Rémunération (CAER) sur deux ou trois niveaux (CAER 1 pour le primaire, CAER 2 pour le collège et le lycée, etc.).
Plus prosaïquement, partant des niveaux de salaires actuels, un enseignant qui voudra légitimement accéder à l’échelle de salaire supérieur, devra passer un concours (non obligatoire) dans la catégorie de son CAER. Par ce mécanisme, il y aura une émulation pour accéder à une rémunération supérieure, ce qui aura pour effet d’améliorer la qualité de l’offre éducative.
Par conséquent, l’opinion publique ne comprendrait plus qu’une grève, même légitime comme celle-là, soit déclenchée pour exiger des augmentations de salaires, alors que ces dernières pourraient être obtenues par la voie d’un concours.
Du reste, si on conditionne l’accès à un salaire supérieur au mérite du CAER, notre école sera d’une qualité meilleure que tout le monde nous enviera grâce à l’incitation compétitive engendrée.
Le CAER, que je suggère d’inclure dans le code de l’éducation, éliminera toute forme de revendication salariale par la grève tout en mettant fin à la mauvaise qualité dans le secteur éducatif guinéen. La qualité des enseignants par le CAER et, par ricochet, celle de notre école, est un noble défi à relever.
Pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour faire cette révélation ?
Vous savez, lorsque vous faites du bien, ça ne sert à rien de le chanter sur tous les toits. Cela dit, n’eut été le blocage actuel, qui risque de se terminer très mal pour la Guinée, personne ne m’aurait entendu parler…
Accepteriez-vous un poste si le Président Alpha Condé vous le proposait ?
Je vis de mon travail et j’en suis heureux. J’attends simplement que Monsieur Alpha Condé garantisse la stabilité du pays et qu’il désavoue les hors-la-loi qui veulent un « troisième mandat » qu’il n’a jamais demandé et qu’il ne demandera jamais. Je ne peux m’empêcher de croire qu’il aime la Guinée.
Votre dernier mot ?
Merci de m’avoir accordé l’occasion de faire cette révélation qui me parait nécessaire pour débloquer le dialogue entre le gouvernement et les syndicalistes du SLECG qui méritent respect et considération. A mon humble avis, le bonheur d’un enseignant ne peut que ruisseler sur son élève ou sur son étudiant. C’est ce que j’appelle la théorie du ruissellement. A nous de l’appliquer pour atteindre l’excellence.