Le responsable des opérations du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) estime que les guinéens, 3 ans après la prise du pouvoir par le CNRD, vivent dans un contexte de terreur et de reniement de tous les engagements pris par le chef de la junte, Mamadi Doumbouya.

Depuis l’étranger, Ibrahima Diallo se dit déçu des trois ans de gestion de la transition par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).

‘’Normalement, la transition doit prendre fin le 31 décembre 2024, mais nous n’avons ni constitution, ni liste électorale et il n’y a pas d’élections. La junte est en train d’aller vers la confiscation systématique du pouvoir. C’est pourquoi aujourd’hui, si vous me demandez mon regard par rapport à la situation, je vous donnerai le bilan des trois années d’exercice au pouvoir’’, a déclaré Ibrahima Diallo sur France 24.

‘’Nous avons des médias, les principaux médias aujourd’hui qui sont bâillonnés. On leur a retiré les licences. Nous avons également nos deux camarades Mamadou Billo et Oumar Sylla dit Foniké Mengué qui ont été enlevés par le pouvoir depuis le 9 juillet 2024. Cela s’ajoute au rétrécissement de l’espace civique et à l’instrumentalisation de la justice, mais aussi à l’assassinat des guinéens pendant les manifestations’’, a-t-il ajouté.

Malgré les moyens de répression, ce responsable du FNDC reste convaincu que le peuple de Guinée n’entend courber l’échine dans le combat pour le retour à l’ordre constitutionnel.

‘’Aujourd’hui, nous comptons sur notre force. Le peuple de Guinée est un peuple déterminé, c’est un peuple engagé. Nous sommes en train de mener une lutte pacifique. Mais en face, il y a les forces spéciales qui détiennent des armes très lourdes et qui font face à des citoyens à mains nues, qui manifestent librement pour exiger un retour à l’ordre constitutionnel’’, a souligné M. Diallo.

Il affirme que le contexte économique dans notre pays est ‘’très inquiétant, parce qu’aujourd’hui, l’argent qui rentre au trésor public a quatre destinations. La première, c’est l’enrichissement des membres de la junte. La deuxième, c’est l’achat des armements et des matériels de répression pour faire face à toute contestation contre les dérives de la gente’’.

‘’La troisième destination, c’est l’achat de consciences des responsables des micro-partis et organisations de la société civile ainsi que des leaders communautaires à l’effet de propagande en faveur de la junte. La quatrième et la dernière destination de l’argent, c’est l’ouverture des chantiers et d’infrastructures sans suite pour faire croire que le président de la transition est un bâtisseur et qu’il mérite de se porter candidat pour exercer le pouvoir en Guinée’’, a-t-il poursuivi.

Il prévient la junte que ‘’nous nous opposerons comme nous sommes opposés à la candidature Moussa Dadis Camara en 2009. Nous nous opposerons également comme nous nous sommes opposés au troisième mandat d’Alpha Condé’’, a promis Ibrahima Diallo.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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