Ibrahima Diallo du FNDC corrige le ministre Mory Condé : ‘’On ne menace pas son peuple, on lui parle avec respect et considération’’
La sortie du ministre Mory Condé, récemment à Kankan dans le cadre du recensement, continue de susciter de vives réactions. Au sein de la société civile, Ibrahima Diallo du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) rappelle au ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire que l’autorité de l’État ne saurait s’imposer par la contrainte.
En séjour à Kankan, le ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, Mory Condé, a encouragé les populations à participer activement au recensement national en cours. Face aux syndicats des transporteurs, Mory Condé, d’un ton ferme, a également sommé les transporteurs de refuser l’accès à leurs véhicules à toute personne non recensée après la date du 10 mai.
Une directive qui n’a pas tardé à susciter de vives réactions au sein de la classe politique et de la société civile. Ibrahima Diallo, responsables des opérations du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), a exprimé son profond regret face à la déclaration du ministre Mory Condé.
‘’Être un commis de l’État, c’est-à-dire ministre, gouverneur, préfet, directeur, etc. Ce n’est pas un titre de gloire. C’est une lourde responsabilité. Un engagement total au service de son peuple. Cela dit, on ne menace pas son peuple. On lui parle avec respect et considération en choisissant les mots justes pour le convaincre. On ne fait pas peur non plus à son peuple. On cherche à le rassurer pour qu’il se sente en sécurité et protégé’’, a-t-il indiqué.
Le responsable du FNDC a également rappelé au ministre Condé que ‘’l’autorité de l’État dont on parle ne s’impose pas par la force, par les menaces, par les discours agressifs ou la répression. L’autorité de l’État s’impose et se manifeste d’ailleurs par le respect de la loi, par les autorités elles-mêmes d’abord. Elle se manifeste par les routes construites, la sécurité des citoyens, l’accès à l’eau et à l’électricité, l’amélioration des conditions de vie des citoyens, etc.’’
Soulignant l’importance du recensement comme un droit citoyen, M. Diallo a appelé ce membre du gouvernement à une approche pédagogique pour encourager la participation.
‘’Le recensement en cours est un droit pour chaque citoyen guinéen. Nous devons tous, gouvernant et gouvernés, œuvrer à faire comprendre cela à la population, dans un langage simple, accessible, tout en mettant un accent particulier sur les avantages de ce recensement. Mais à dire que celui qui n’est pas recensé n’est pas guinéen ou ceci, cela, ce sont des menaces inutiles qui n’aident pas le process’’, a-t-il assuré.
Cet acteur de la société civile a de nouveau lancé un appel pressant à la mobilisation des guinéens pour se faire recenser.
‘’Mes chers compatriotes, encore une fois, je vous invite à vous faire recenser massivement, car c’est dans votre propre intérêt. Vous ne le faites pas pour un président, vous ne le faites pas pour quelqu’un d’autre. Vous ne le faites pas non plus pour un ministre, vous ne le faites pas pour un responsable de parti politique ou de la société civile. Vous le faites pour vous-même, car c’est dans votre propre intérêt. En le faisant, vous participez à la définition de l’avenir de votre pays. Donc, faites-vous recenser massivement’’, a conclu Ibrahima Diallo.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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