Le responsable des opérations du Front national de la défense de la constitution (FNDC) exprime ses vives inquiétudes face à la recrudescence des arrestations arbitraires et disparitions forcées des acteurs opposés à la gestion de la transition. Ibrahima Diallo évoque le cas d’Aliou Bah du MoDeL, du journaliste Habib Marouane Camara et des activistes Foniké Mengué, Billo Bah.

Cet acteur de la société civile guinéenne se dit très inquiet du sort de ses camarades du FNDC, Foniké Mengué et Billo Bah, enlevés en juillet 2024.

‘’Toujours aucune nouvelle d’eux. Ce sont mes camarades, nous avons passé les sept dernières années ensemble. Tous les jours, on est ensemble. On mène le combat pour le retour à l’ordre constitutionnel. Mais malheureusement ils ont été enlevés par la junte parce que tout simplement, ils se sont opposés à la confiscation du pouvoir et ont appelé à l’organisation d’une manifestation contre la fermeture des médias et pour le retour à l’ordre constitutionnel. Le soir, on est venus les cueillir et depuis ce jour, ilssont séquestrés par la junte au pouvoir’’, regrette Ibrahima Diallo.

Ce responsable du FNDC dénonce ce qu’il qualifie de chasse chasse aux sorcières contre toutes les voix critiques.

‘’Parmi eux, il y a Marouane, un journaliste, lanceur d’alerte qui a été enlevé également par les gendarmes. Il est victime de disparitions forcées. Et aujourd’hui en Guinée, si vous êtes opposé à la junte vous risquez quatre conséquences. Premièrement, c’est la prison, nous avons des gens comme Aliou Bah et d’autres leaders politiques qui sont actuellement en prison. Vous risquez également la disparition forcée. La preuve c’est nos amis et les journalistes’’, souligne-t-il.

‘’Troisièmement, vous risquez l’exil et pour ceux qui ne sont pas chanceux, quatrièmement, le dernier risque, c’est la mort.  Aujourd’hui, nous avons des citoyens, s’ils veulent exprimer leur opposition à la junte, ils sortent dans la rue pour manifester. Ce sont des militaires qu’on déploie sur le terrain avec des armes létales pour tirer sur les citoyens guinéens. Alors que ces citoyens manifestent mains nues et ne demandent qu’une seule chose : le respect de leurs droits et le retour à l’ordre constitutionnel’’, ajoute M. Diallo.

Sous le CNRD, l’activiste estime que ‘’tout le monde est menacé aujourd’hui en Guinée, en tout cas, tous ceux qui sont opposés à la junte sont menacés aujourd’hui en Guinée. Vous ne pouvez pas parler, vous ne pouvez pas critiquer. Les gens, nos cadres, nos membres, nos militants sont recherchés actuellement en Guinée. On vous arrête, on vous fait disparaître. Ceux qui ont la chance, on les envoie en prison. Nous vivons vraiment une situation catastrophique qu’on n’a pas vécue durant les 30 dernières années’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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