[dropcap]D[/dropcap]epuis le lancement de la nouvelle coupure de 20 000 francs guinéens sur le marché le 11 mai des réactions fusent de partout. La présence du barrage hydroelectrique de Kaleta, dont la première tribune sera lancée le 31 mai, sur ces billets fait penser à certains opposants que la Banque centrale s’engage déjà dans une campagne électorale en faveur du pouvoir en place.

Interpellé sur la question par un auditeur de l’émission Œil de Lynx, le gouverneur de la Banque centrale, Loucény Nabé affirme que la représentation d’une infrastructure sur un billet de banque n’est pas une première en Guinée. ‘’A un moment donné, il y a eu le barrage de Kinkon sur la coupure de 10 000. Il y a aussi le champ de riz, l’ananas et quelque part la dame du Mali au verseau de la coupure ‘’, illustre-t-il.

‘’Tout ceux-ci sont des symboles pour insister sur des orientations à donner, sur des actes à poser ou des actions à impulser ‘’, commente Loucény Nabé.

Pour lui, l’image du barrage hydroélectrique de Kaleta visible sur les nouvelles coupures de 20.000 symbolise l’énergie. ‘’Le champ, c’est l’agriculture. La dame de Mali, c’est pour faire état du potentiel touristique qui est aussi une réalité dans ce pays bien que le manque d’infrastructures en matière limite encore l’accès à ce site‘’, argumente-t-il.

Le gouverneur de la Banque centrale estime que la mise en circulation des billets de 20.000 moins d’un mois avant le lancement de la première tribune de Kaleta est une simple coïncidence. Mais, jure-t-il, ‘’sachez qu’il n’y a aucune visée électoraliste derrière le symbole de Kaleta sur la coupure de 20 000. Kaleta est un symbole national. C’est aussi un signe des efforts que le gouvernement déploie dans le sens vers l’autosuffisance ou vers la solution du lancement de l’électricité en Guinée ‘’ développe M. Nabé.

A l’en croire, il faudrait un an et demi pour fabriquer une coupure de 20.000 francs guinéens car, souligne-t-il, il faut avant tout le dessiner, l’imprimer sur du papier ordinaire. Il faut ensuite donner des approbations sur ce papier ordinaire et puis sur papier fiduciaire avec des éléments de sécurité qu’il faut vérifier et corriger après discussions avec le fabricant.

‘’On retourne et on nous renvoie une nouvelle épreuve pour un bon a tiré définitif. Ceci prend au minimum un an. Quand vous ajoutez à cela les considérations relatives à la réflexion de départ, c’est un an et demi ‘’, coupe court Loucény Nabé.

Djiwo Barry, pour VisionGuinee.Info