Incendie à Kaloum : la Guinée a perdu 410 milliards GNF à “l’instant même où il y a eu l’explosion”, selon le ministre du budget
Les préparatifs de la table ronde des bailleurs sur le Programme de référence intérimaire (PRI) vont bon train et les couleurs de cet événement de grande envergure ont été dévoiléesmardi par la ministre du plan et de la coopération internationale. Plusieurs questions dont celle relative à l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum seront au rendez-vous.
Amenée à expliquer si la question de l’incendie au dépôt d’hydrocarbures sera prise en compte, la ministre du plan et de la coopération internationale affirme que oui.
“On ne le souhaitait pas, mais la table ronde est venue à une période où nous devons faire face à la crise. Tous les partenaires sont sensibilisés. La question sera aux rendez-vous. L’impact de l’incendie vient mettre en évidence les priorités que nous avions aussi”, a indiqué Rose Pola Pricemou.
Sur la question, le budget a précisé “nous étions sur une trajectoire ascendante avec des projections de croissance connues. Mais avec l’incendie, le risque est que cette trajectoire soit en dessous de la trajectoire initiale”.
“Là où nous attendions une croissance de 6, on risque d’atteindre 5. Là où nous attendions 5, on risque de d’attendre 4. Il y a cet effet qui est en cours de consolidation et d’estimation. Au minimum, un point de croissance risque d’être perdu. Au pire, on risque de perdre les acquis de la croissance. Le carburant ne vaut rien dans nos calculs du PIB, mais il affecte. Quand je prends le secteur des transports, ça ne vaut pas grand chose, mais ça affecte tout ce que nous faisons parce que quand il n’y a pas de transport, l’activité s’arrête. Et lorsque l’activité s’arrête, je sais tout de suite que je vais manquer au trésor public 200 milliards GNF en une journée. Les impôts et taxes que je collecte par jour si je les perds, c’est à ce coût. Imaginez que l’Etat perde autant par jour. Lorsque l’incendie a éclaté, pendant au moins une semaine, ça ne bougeait pas beaucoup”, a détaillé Lanciné Condé.
La patron du département du budget affirme que “dès qu’il y a eu l’incendie, il y a eu un effet de ciseaux terrible. Le premier effet de ciseaux, c’est la perte des recettes. 410 milliards GNF de pertes des recettes. A l’instant même où il y a eu l’explosion, 410 milliards sont partis en l’air. Ces 410 milliards, c’est la taxe d’entreposage qui était payée pour déposer du carburant. Mais puisque je ne dépose plus du carburant, tu vas donner 410 milliards ? Non ! Une autre dépense immédiate à l’explosion, c’était que le dépôt est un dépôt privé. Mais toutes les questions peuvent être privatisées tant que ça peut évoluer dans le sens du privé. Mais lorsque c’est stratégique et qu’il n y a plus de capacité dans le pays, ça cesse d’être privé et qu’on n’a plus de capacité de stockage de carburant sur la terre guinéenne. Je parle d’un dépot de carburant central. Donc, c’est devenu une obligation de l’Etat de trouver les moyens de faire un autre dépôt en attendant que des privés soient intéressés et que l’Etat se retire. Le coût estimé que nous avons dans les bras pour un dépôt, c’est 300 millions de dollars”.
Il révèle que “juste après l’explosion, 710 milliards GNF sont partis. Le PRI avait la possibilité de nous envoyer plus haut que là où nous étions (…)”.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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