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Injonctions ministérielles à l’UFDG : une grave atteinte à la liberté des partis politiques

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Le ministère de l’Administration du territoire a ordonné à l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de suspendre son congrès extraordinaire prévu le 6 juillet 2025, en invoquant des conflits internes non résolus et la nécessité d’un dialogue avec un groupe dissident, les ‘’Réformateurs’’. Ces injonctions, assorties d’un délai de 48 heures, soulèvent de sérieuses préoccupations sur le respect de l’État de Droit et de la Démocratie en Guinée.

La première anomalie réside dans la partialité manifeste de cette décision. Le ministère s’appuie uniquement sur les allégations des ‘’Réformateurs’’, sans auditionner la direction du parti. Une telle démarche viole les principes élémentaires d’équité administrative et révèle une volonté d’interférer dans la vie interne du parti.

Plus grave encore, ces injonctions contredisent une décision de justice. Le jugement du 23 mai 2025, rendu par le Tribunal de Dixinn, autorise clairement l’UFDG à organiser son congrès. Cet arrêt n’a été contesté que sur un point : la réintégration d’un membre. Le reste de la décision est donc définitif. En Droit, cela signifie qu’elle doit être exécutée. L’ordre du ministère de suspendre le congrès constitue donc une entrave à une décision de justice et une violation de la séparation des pouvoirs.

Par ailleurs, la convocation du congrès par la Direction nationale est conforme aux statuts du parti. Elle avait été initialement faite en janvier, puis relancée en mai après la levée de la suspension judiciaire. Les règles internes ont été respectées, contrairement à ce qu’affirme le ministère.

Mais au-delà du cas précis de l’UFDG, cette affaire pose une question centrale : la liberté des partis politiques.

Il existe dans notre République une règle claire : les partis politiques sont libres dans leur organisation et leur fonctionnement. L’administration n’a pas à imposer un dialogue, ni à dicter les conditions d’un congrès. Cette liberté n’est pas une faveur, mais un fondement de notre démocratie. Elle garantit que les formations politiques puissent débattre, se structurer et évoluer sans subir les pressions du pouvoir en place.

Lorsqu’un ministre ordonne la suspension d’un congrès autorisé par la justice, au nom d’irrégularités ‘présumées’ et sans entendre toutes les parties, il dépasse ses fonctions et porte atteinte à l’autonomie démocratique des partis.

Cette intrusion dans la vie interne d’un parti d’autant plus préoccupante qu’elle repose sur des considérations politiques peut être assimilée à un abus de pouvoir. Elle est contraire à la Constitution, aux lois sur les partis et aux principes démocratiques élémentaires.

En démocratie, on ne règle pas les désaccords internes à coups de décrets ou de menaces administratives. On les règle dans le cadre des statuts, par le dialogue entre militants, ou, en dernier recours, devant la justice.

L’UFDG, comme tout parti légalement reconnu, a le droit de tenir son congrès. Elle a obtenu l’autorisation d’un tribunal, a respecté ses propres règles, et ne peut être stoppée par une décision arbitraire du pouvoir exécutif.

Ce combat dépasse un simple affrontement entre un ministère et un parti. Il concerne le respect des libertés politiques, la primauté du droit, et le bon fonctionnement de notre démocratie. Défendre l’autonomie des partis, c’est défendre la République elle-même.

Abdoul Karim Diallo
Ancien Fédéral UFDG-UK & Membre de la Commission Communication du Congrès de l’UFDG

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