Interdiction de l’exportation de denrées alimentaires : ‘’C’est une mesure qui vise à décourager la production locale’’, selon l’UFDG
Le gouvernement a interdit l’exportation de produits alimentaires pour une durée de six mois. Une mesure que dénonce le vice-président chargé des affaires économiques de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
En marge de l’assemblée générale du parti, ce samedi 19 juillet, Kalémodou Yansané a invité les autorités guinéennes à revoir cette décision pour le bonheur des guinéens.
‘’Nous avons constaté que le gouvernement guinéen a fermé ses frontières en ce qui concerne l’exportation de quelques produits agricoles. En tant que parti responsable, nous dénonçons cette décision. Si vous fermez nos frontières, que le gombo ou le konkoé ne va pas au Sénégal, le Sénégal peut aussi fermer sa frontière parce que nous recevons son sel et sa friperie. La Sierra Leone peut fermer ses frontières. Allez à Forécariah, la poudre de Manioc, ce sont des camions qui rentrent en Guinée quotidiennement. Le bazin que nous portons vient du Mali. L’atiéké que nous consommons vient de la Côte d’Ivoire. La sardine, les margarines et l’oignon viennent de la Gambie’’, indique-t-il.
‘’Si nous fermons nos frontières, les autres aussi fermeront leurs frontières. Comment allons-nous vivre ? Si vous empêchez les pêcheurs guinéens de vendre leurs poissons là où ils veulent, ceux qui produisent de la pomme de terre de vendre là où ils veulent, comment pouvez-vous encourager la production locale ? Même le riz blanc que nous mangeons en Guinée, est-ce qu’il est produit ici ? Ceux qui importent ce riz, s’ils ferment leurs frontières, comment allons- nous vivre?’’, s’interroge le vice-président de l’UFDG.
Kalémodou Yansané rappelle que plusieurs infrastructures routières ont été financées par l’Union européenne dans le souci de faciliter les échanges commerciaux entre les pays limitrophes.
‘’La route qui relie la Guinée à la Sierra-Leone a été financée par un don de l’Union européenne tout simplement pour favoriser les échanges entre nos deux pays. La route entre Siguiri-Kourémali-Narena-Bamako, la portion de la frontière a été financée par l’Union européenne sur un don, pour faciliter les relations commerciales entre nos pays. La route entre Kounsitel-Koundara-Sambaïlo-Madinagounas-Tambakounda, le tronçon de la frontière 115 Km en Guinée et 60 Km au Sénégal a été financé sur un don de l’Union européenne pour faciliter les relations commerciales entre ces deux pays. La route Boké-Kébo pour laquelle nous recherchons le financement aujourd’hui, l’étude a été financée par les mêmes bailleurs fonds’’, fait-il remarquer.
‘’Si nous fermons nos frontières et qu’il n’y ait pas d’échanges commerciaux entre nos pays, ça veut dire que ces routes n’avaient pas besoin d’être financées sur des dons. Pour nous, c’est une mesure qui ne tienne pas la route. Elle vise à décourager la production locale’’, martèle Kalémoudou Yansané.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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