Membre du Conseil national de la transition (CNT), Sorel Keita a livré sa lecture de la transition après un an de gestion du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Concernant l’interdiction des manifestations par la junte, Sorel Keita dénonce un recul démocratique, mais estime que la décision est nécessaire.

Ce conseiller national affirme que les autorités de la transition ont du pain sur la planche pour apporter du changement dans notre pays.

‘’On vient de très loin. Nous sommes dans un pays où le tissu social était déchiré, un pays où sévissait une certaine forme de dictature, un pays dans lequel la politique de maintien d’ordre n’est pas aussi efficace. La Guinée est un pays où la formation des forces de défense et de sécurité laissait à désirer. Il ne faut pas s’attendre tout de suite à ce que tout aille bien’’, indique Sorel Keita dans Mirador.

Même s’il réitère son attachement au respect des droits de l’homme, des libertés, ce membre du CNT justifie l’interdiction des manifestations.

‘’Ce n’est pas un recul par rapport à ce qui se passait avant. C’est un recul par rapport aux principes démocratiques.  Mais dans les principes démocratiques, il y a toujours des possibilités de faire encadrer des manifestations. Cette possibilité d’encadrer appartient à l’exécutif. Dans tous les pays du monde, lorsque le contexte est conflictogène, sensible, on peut demander à ce que ce contexte soit revu’’, explique M. Keita.

Alors que bon nombre d’observateurs estiment que le colonel Mamadi Doumbouya est en déphasage avec son discours du 5 septembre, ce conseiller national pense tout à fait le contraire.

‘’Aujourd’hui, il y a beaucoup de problèmes dans ce pays. Les réalités du pays sont complexes. Il y a un besoin d’apaiser le climat social. Je ne crois pas que le colonel ait trahi son discours du 5 septembre. Je pense qu’il a réalisé qu’il y a beaucoup plus de problèmes, de difficultés dans ce pays. Je pense que le colonel s’affaire à apporter des solutions’’, estime Sorel Keita.

Il encourage le colonel Doumbouya à associer les acteurs sociopolitiques à la gestion de la transition. ‘’Il faut approcher un maximum de gens, notamment les forces politiques et sociales les plus représentatives pour une transition inclusive apaisée et transparente’’, suggère-t-il.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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