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Intervention de Bertrand Cochery, ambassadeur de France Ouverture de l’atelier de l’Institut de recherche du développement (IRD) ce matin

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Monsieur le Ministre,

Monsieur le Directeur des services vétérinaires du Ministère de l’élevage ;Monsieur le Coordinateur National du programme national de lutte contre la trypanosomiase africaine (PNLTHA) ;

MM. les experts de l’Institut de recherche du développement (IRD) et en particulier du CIRDES de Bobo Dioulasso au Burkina Faso, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de l’Union Africaine ;

Monsieur le Conseiller régional Santé ;

Mesdames, Messieurs, chers participants chers invités ;

C’est avec grand plaisir que j’ai accepté votre invitation à cet atelier sur « la Trypanosomose Humaine Africaine : bilan et perspectives d’élimination ».

Comme vous le savez, et certains « anciens » ici présents peuvent en témoigner, la France a eu dans le passé un rôle clé dans les interventions en matière de santé en Afrique, notamment contre les « grandes endémies » dont la trypanosomiase humaine africaine, ou maladie du sommeil, comme en témoignent les toutes premières « équipes mobiles » qui traquaient cette maladie dans les contrées les plus éloignées, menées par le Dr Jamot, puis ses successeurs les Drs Muraz, Richet, etc.

En Guinée, après les années 1980, la coopération française a continué de soutenir les activités sur cette endémie, que ce soit à travers la présence de coopérants français dédiés à la lutte contre la THA et à la formation de cadres de santé, comme le Dr Damien Otte qui a laissé les souvenirs de son action jusqu’aujourd’hui, ou encore avec la mis en œuvre de projets de coopération (ex-projets FAC) dont le projet « mangrove », qui a permis de mettre en évidence la résurgence de la THA en Guinée en 1998.

Les différents projets financés, via notamment un partenariat durable entre l’IRD et la Guinée, mais aussi des partenaires de la recherche au Sud, tels que l’Institut Pierre Richet (Côte d’Ivoire), le CIRDES Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), et les institutions des Nations Unies (OMS) ont souligné l’importance de la THA dans la zone du littoral.

En 2002, la préoccupation accordée par la Guinée à la THA est concrétisée par la création du PNLTHA (programme national de lutte contre la THA) au sein du Ministère de la Santé.

La coopération française et en particulier l’Agence Française du Développement a ensuite poursuivi son soutien au secteur de la santé en Guinée, sous une forme devenant plus multilatérale. Rappelons, en effet, que la France est le 2eme contributeur au fonds mondial de la Santé (VIH-SIDA, paludisme et tuberculose). Au-delà de ce soutien, nous nous intéressons de manière croissante aux maladies tropicales négligées dont la THA fait partie, puisque le fonds de solidarité prioritaire REFS (recherches en entomologie, formation et stratégies de prévention) a vu le jour en 2007, avec un budget de 2,5 M €. C’est ce projet qui permet, en collaboration avec l’IRD et le CIRDES de collecter la majorité des informations actuelles et de commencer à définir les premiers pas d’une élimination de la THA en Guinée.

Malgré une conjoncture qui devient, comme vous le savez puisque vous suivez l’actualité, difficile en France et en Europe, et malgré des restructurations internes, le soutien ne s’est jamais démenti : en témoignent les bourses de formation accordées à divers membres actuels du PNLTHA. Nous voyons également avec plaisir et soutenons sans réserve le retour évoqué de l’IRD en Guinée.

Nous voyons avec plaisir que la Guinée entend jouer un rôle de premier plan dans l’éradication de cette maladie. La Guinée est aujourd’hui, parmi les pays de l’Afrique de l’Ouest, le pays le plus frappé par la THA. La Guinée, avec l’appui de l’IRD, a un rôle pilote à jouer dans l’éradication de la THA.

A cet égard, nous ne pouvons que saluer la nouvelle appellation du Ministère de la Santé, désormais Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Les attributions plus larges du Ministère que dirige le Dr Niankoy Lama témoignent de cette prise de conscience qu’une politique de santé doit s’inscrire, pour faire face à certaines maladies, dans le cadre d’une politique d’hygiène publique. Il faut un cadre, des moyens, des moyens du budget national, et des partenariats.

Je me permettrais d’insister sur le fait que les problèmes de santé, en particulier ceux relatifs aux maladies négligées, font partie intégrante du développement, et ne peuvent en être écartés. C’est ainsi que j’en appelle à la vigilance et à l’implication des partenaires privés, pour que lors de leurs projets qui concourent au développement de la Guinée, ces préoccupations soient bien présentes.

Je terminerai en disant que, dans un contexte international où des fondations internationales et des compagnies pharmaceutiques annoncent des financements importants pour éliminer les maladies tropicales négligées, l’Ambassade de France en Guinée sera particulièrement attentive aux résultats de votre atelier. J’encourage les partenaires techniques et financiers, publics et privés, à tout mettre en œuvre pour soutenir financièrement l’élimination de ce fardeau du passé qui n’a plus de raison d’être aujourd’hui, et je ne ménagerai aucun effort pour soutenir, à mon niveau, l’implication des moyens de notre pays et de ses voisins européens pour aider ce projet d’élimination de la maladie du sommeil en Guinée.

Nous devons également promouvoir une approche intégrée associant la Guinée et ses voisins. Les maladies ne connaissent pas de frontières, et il sera nécessaire, pour cette campagne d’éradication, d’inscrire l’action dans un cadre plus vaste impliquant la Sierra-Léone et la Guinée Bissau.

Sachez qu’en tant qu’Ambassadeur accrédité en Guinée et en Sierra-Léone, je me ferai l’avocat de cette approche intégrée auprès des autorités sierra léonaises.

Je voudrais, pour conclure, souhaiter plein succès à vos travaux. Ce séminaire marque une étape très importante dans une démarche de recherche. Il faut maintenant passer à une autre étape, celle de la mise en œuvre d’une politique d’éradication dans le cadre d’une politique de santé publique. La France, avec l’IRD, sera à vos côtés.

 

Je vous remercie.

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