Alors que la Cedeao continue d’essuyer des critiques acerbes depuis l’annonce d’une intervention militaire au Niger, le président du Parti de l’espoir pour le développement national (Pedn) assure que l’institution sous-régionale joue son rôle dans l’intégration physique des Etats membres, mais peine à réussir l’intégration politique.
‘’Des routes à travers nos pays, la Cedeao en a beaucoup fait avec l’aide de l’Union européenne. Il y a la transsaharienne qui va du Nigeria jusqu’en Mauritanie. Par endroits, il y a eu des guerres et certaines parties ont été détruites. Il y a la transsaharienne aussi qui va du Sénégal jusqu’au Niger. Ces routes qui ont été réalisées et ça c’est l’intégration physique’’, renseigne Lansana Kouyaté.
Et de poursuivre : ‘’Pour qu’un guinéen appelle un correspondant en Sierra Leone par téléphone, il faut qu’on l’envoie d’abord en France et la France le balance en Grande-Bretagne et la Grande-Bretagne te renvoie en Sierra-leone. Pourtant, nous sommes deux pays qui sont limitrophes (…). Mais l’intégration physique a permis de casser ces transits pour faire la communication téléphonique directe entre un pays et un autre de la Cedeao (…). Ecobank est l’instrument le mieux réussi pour l’intégration physique. C’est une banque de la Cedeao (…). Et la Cedeao y avait 11% des actions’’.
Le président du parti PEDN affirme que ‘’l’intégration la plus difficile, c’est l’intégration des politiques. Uniformiser les politiques étrangères, c’est difficile pour l’Europe, pour l’Afrique et surtout pour la Cedeao’’.
Face à la crise au Niger, l’ancien Premier ministre préconise le respect des textes qui régissent de l’institution sous-régionale. ‘’Etant donné que les textes normatifs existent à la Cedeao, il faut mettre balle à terre et commencer par le commencement’’, conseille-t-il.
Pour Lansana Kouyaté, ‘’le discours tenu à Bissau était un discours va-t-en-guerre. Les gens ont applaudi. Dans l’émotion collective, dès que vous dites quelque chose qui sort de l’ordinaire, tout le monde applaudit. Les gens ne savent pas combien de fois il est difficile de mobiliser les troupes. Le pays le plus rapide dans la mobilisation des troupes au monde, ce sont les Etats-Unis. Et sa toute petite mobilisation requiert un mois de préparation. Et quand vous envoyez 1 000 soldats, il y a leurs bagages, on doit les accompagner par au moins 1 000 autres personnes armées pour les protéger (…). Est-ce que toutes ces études ont été faites avant de déclarer qu’on va livrer guerre ? Honnêtement, ce n’est pas sérieux’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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