[dropcap]L[/dropcap]es dernières élections communales remontent à 2005. Et depuis, les acteurs politiques guinéens, notamment les différents régimes qui se sont succédé la décennie durant, peinent à renouveler les administrateurs territoiriaux à la base qui sont pour la plus part nommés aujourd’hui.

Or, il était prévu de tenir ces consultations dès le premier trimestre qui suivait l’installation de l’Assemblée nationale. Deux ans après cette installation, ces élections se font toujours attendre. Interrogé par VisionGuinee sur la question de savoir à qui incomberait ce retard, le président de l’Union pour le progrès de la Guinée accuse l’opposition d’en être responsable.

‘‘ Vous savez, le langage est très difficile en Guinée. Quand on a emmené M. Djinnit comme médiateur, j’étais contre. Je m’y suis catégoriquement opposé, parce que M. Djinnit ne savait pas les conditions de neutralité. Mais certains de nos amis avaient comme fétiche, la notion de communauté internationale, oubliant par ailleurs que cette communauté internationale est composée d’hommes et de femmes avec leurs sentiments’’, introduit d’emblée Jean Marie Doré.

‘‘J’ai même dit sur les ondes de la Rfi, puis dans les radios locales que M. Djinnit venait peut-être faire le tourisme. Mais qu’il ne peut pas régler nos problèmes’’, poursuit-il.

Pour le député Jean Marie Doré, la solution aux problèmes guinéens viendra de la volonté de la mouvance, de l’opposition et du centre d’aimer le pays plus que leurs passions. Et non quelqu’un qui va venir du « dehors » pour trouver la solution à cela. ‘‘Maintenant, ils ont dit non, c’est la communauté internationale. On montre la photo de Ban Ki Moon. Il y a même quelqu’un qui a dit qu’il a parlé avec Ban Ki Moon. Comme le fait  de parler avec Ban Ki Moon guérit les individus d’Ebola. Serrez la main 20 fois à M. Ban Ki Moon, si vous avez le virus Ebola, ça ne vous guérira pas’’, ironise le doyen Soumaoro Doré.

‘‘Alors, on a fait un document de consensus. Et, pour arriver à l’organisation des élections en 2015, on a dit mars. Djinnit a rédigé le papier, puis l’a lu. Dans la salle, les gens ont approuvé. Mais il a dit que c’est son représentant qui va le signer, parce que lui, il devait aller en Afrique du sud. Il ne l’a donc pas signé’’, rappelle l’opposant du centre qui s’interroge en quoi cela peut-il engager les parties.

‘’Si moi, je suis Premier ministre ou président de la République, je refuse d’appliquer un document  sur lequel le médiateur n’a pas apposé sa signature. Mais en ce moment-là, comme ils étaient aveuglés, notamment Cellou et Sidya, par la présence de Djinnit, ils ont dit non, il ne faudrait soulever cette discussion. On a lu. Et on est d’accord. C’est valable’’, avaient déclaré alors le chef de file de l’opposition et le président de l’UFR, selon Jean Marie.

‘‘Pourtant non !, rétorque-t-il. Ce n’est pas valable. Il manque un papier. Un document de cette importance là qui n’est pas revêtu de la signature non seulement du médiateur, mais ça aurait dû être revêtu de la signature du gouvernement, c’est-à-dire de la mouvance et de ceux qui étaient dans la salle, au nom de ce rassemblement hétéroclite qu’on appelle opposition républicaine. Donc, voilà ce qui nous a conduits dans cette situation’’, a accusé en conclusion l’honorable Doré.

‘‘Car, soutient-il, quand vous avez un dossier que vous bâclez par ignorance, ça relève de la mauvaise gouvernance. Si je ne sais pas, je ne me gêne pas de demander votre avis pour me donner l’assurance d’être au courant’’.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info

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