[dropcap]L[/dropcap]a bataille qui oppose Ali Bongo Ondimba à Jean Ping pour la présidence est sans doute la plus violente qu’ils se soient livrée. Mais, aussi loin que remonte leur relation, forgée dans l’ombre du roi Omar, les deux hommes ont toujours été rivaux.
L’histoire des Bongo, avec ses drames, ses trahisons et ses rebondissements, a tout d’une saga hollywoodienne. Mais nul n’avait prévu qu’elle prendrait pareille tournure. Qui aurait imaginé Ali Bongo Ondimba (ABO) et Jean Ping, son ancien beau-frère, en protagonistes d’une lutte spectaculaire pour la magistrature suprême ? Qui aurait pensé que, bien plus qu’une famille, c’est tout un pays qui s’en trouverait ébranlé ?
Qui aurait imaginé qu’au terme de la présidentielle du 27 août, et après un long et suffoquant suspense, à peine plus de 5 500 suffrages sépareraient les deux hommes et que des émeutes suivraient l’annonce des résultats officiels par la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) ? Que, manifestants contre force de l’ordre, le duel fratricide causerait la mort d’une dizaine de personnes, selon le ministère de l’Intérieur ?
La Cenap l’affirme, le président sortant a remporté 49,8 % des voix, contre 48,2 % pour l’ancien mari de sa sœur Pascaline et père de deux de ses enfants. C’est peu dire que les résultats sont serrés. Les deux hommes s’accusent de « fraude » et de « truquage ».
ABO clame sa victoire et exige que son adversaire la reconnaisse. Ce dernier refuse, sûr de son bon droit. Aucun des deux ne paraît décidé à céder un pouce de terrain. Et alors qu’ils se connaissent si bien et depuis si longtemps, eux qui se sont faits ensemble, sous la férule d’Omar Bongo Ondimba, ils ne se sont même pas directement parlé au téléphone… Lire la suite sur Jeune Afrique