Les locaux du ministère de la justice ont servi de cadre à une conférence de presse le mardi 29 janvier. Objectif, faire la lumière sur un communiqué attribué au ministère de l’économie et de
finances relatif au détournement des 13 milliards dont l’affaire est en examen au tribunal de première instance de Kaloum.
En guise d’introduction, le chargé de la communication au niveau du ministère de la justice M. Ibrahima Guilavogui a fait à la presse la lecture du contenu dudit communiqué. En ces termes il déclare :‘’communiqué sur le procès des 13 milliards ou le procès de la confusion. Les débats se déroulent dans une atmosphère survoltée avec des menaces physiques. Des groupes de loubards armés de coupe-coupes et de gourdins ont pris d’assaut les abords du tribunal et cherchent à intimider les agents du ministère de l’économie et de finances en les empêchant de contribuer à la manifestation de la vérité . A l’intérieur du prétoire, c’est la confusion totale si bien qu’on ne sait plus quel est le rôle des uns et des autres. On ne sait plus qui est l’accusé ou le plaignant, ni qui est l’avocat de la défense ou le procureur de la République chargé de protéger les intérêts du pays.’’
Poursuivant toujours la lecture du communiqué il dira qu’on semble même reprocher aux agents du ministère de l’économie et des finances le fait d’avoir ébruité l’affaire, et d’avoir saisi la gendarmerie et la justice. Les menaces dont les agents du ministère de l’économie et des finances sont l’objet, rappelle les énormes pressions qui ont été exercées sur M. Aissatou Boiro lâchement assassinée le 09 Novembre 2012.
Après cette lecture M. Ibrahima Guilavogui dira qu’il se réserve de dire qu’il s’agit d’une lettre authentique signée d’un département ministériel. Mais souligne t-il, il faudrait qu’il prenne en témoinsla presse qui couvre les événements au niveau du TPI de Kaloum. Parce que, ajoute t-il, il faut lancer un démenti face à une lettre calomnieuse et diffamatoire contre la justice.
Plus loin il a demandé à chacun de garder raison car selon lui : ’’nous voyons au fur et àmesure que la manifestation de la vérité s’approche, l’autre manque de sérénité’’. Et de signaler : ‘’on ne peut pas comprendre qu’alors qu’une affaire se trouve devant les institutions judiciaires que des membres de l’exécutif qui sont partis au procès du surcroit interviennent dans des communiqués officiels’ . Selon lui, ces genres d’actes sont des ingérences pures et simples dans les domaines judiciaires. Et d’expliquer : ‘’même nous c’est-à-dire le cabinet du ministère de la justice dès qu’une juridiction est saisie, l’exécutif n’a plus le droit de faire un commentaire quelconque étant donné que la justice est là, seule compétente pour régler les affaires contentieuses dans notre République.’’
Selon M. Ibrahima Guilavogui , ‘’il y’aura une procédure engagée contre la personne parce qu’à l’heure actuelle, ils ne font que distraire l’opinion de l’essentiel’’. Et l’essentiel c’est quoi ? S’interroge t-il , c’est qu’il y’a une tentative de détournement de deniers publics et il y a au niveau de certains services quelques dysfonctionnements avérés qui ont plus ou moins favorisé le détournement. Mais, rassure t-il, la justice va se faire car les juges ont leur rôle, les procureurs ont leur rôle, les avocats ont leur rôle et toute partie qui passe au tribunal a le droit d’être interrogé. La justice prendra sa décision quand les débats contradictoires sont terminés a-t-il affirmé. Et de conclure en affirmant que l’exécutif est un organe de l’Etat comme la Justice avant l’immixtion de l’exécutif dans les affaires judiciaires.
Boussouriou Doumba pour Visionguinee.info
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