Kabèlè Camara à propos des tueries dans les manifs : ‘’Quand je suis venu au ministère de la sécurité, j’ai eu de la peine…’’
[dropcap]P[/dropcap]lusieurs guinéens ont perdu la vie dans les manifestations. Ministre délégué de la défense nationale, puis ministre d’Etat charge de la sécurité, Maitre Kabèlè Camara s’est empressé de rejoindre les rangs de l’opposition après son limogeage du gouvernement.
Dans « On refait le monde » sur Djoma FM, Me Kabèlè Camara a été interpellé sur les cas de morts enregistrés dans les manifestations de rue alors qu’il dirigeait le département de la défense avant de rejoindre celui de la sécurité.
‘’J’ai été ministre délégué à la défense (…). Quand j’ai vu que les manifestations n’étaient pas bien encadrées, à l’époque, Mamoudou Cissé était le ministre de la sécurité, je lui ai demandé, ensemble, de proposer un projet de loi sur les manifestations. Et ce projet de loi a été adopté par l’assemblée nationale’’, explique-t-il.
‘’Ce projet de loi avait l’avantage de modifier le mode opératoire des forces de l’ordre à l’occasion des manifestations. Car, j’étais très sensible à l’expression des opinions ainsi qu’à la jouissance par tous les citoyens de leurs droits et devoirs’’, dit-il à nos confrères.
‘’Quand je suis venu au ministère de la sécurité, j’ai eu de la peine à comprendre que malgré les ordres donnés par la hiérarchie, à savoir qu’aucun policier ne doit sortir à l’occasion d’une manifestation avec des armes, des citoyens tombent par balle. Il y a même eu un innocent qui était à l’étage de son immeuble. Heureusement, les investigations ont été menées tout de suite et le policier en question a été arrêté’’, affirme Me Camara.
A ceux qui lui l’interrogent pourquoi les tueries dans les manifestations ont continué, il demande : ‘’De 1958 à maintenant, il y en a eu combien de personnes tuées ? Depuis que j’ai quitté le ministère, il y en a eu combien ?’’.
‘’Je suis profondément sensible au sort de mon prochain. Je ne peux accepter qu’un guinéen perde la vie à l’occasion d’une manifestation (…). Les forces de l’ordre ont été fortement impliquées dans la réforme du secteur de la sécurité. Mais comment peut-on expliquer qu’à l’occasion des manifestations du FNDC qu’il y ait plus de 40 morts ?’’, se demande-t-il.
BoussouriouDoumba, pour VisionGuinee.Info
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