[dropcap]C[/dropcap]ette semaine, et vu le contexte politique très chahuté, Kassory Fofana, ministre d’Etat chargé des questions d’investissements et des partenariats publics et privés, hausse le ton, raisonne et critique l’opposition.
« On peut poser des conditions d’un cessez-le-feu, quand on est en conflit. Mais poser des conditions pour un dialogue, c’est de l’absurdité. On peut demander des garanties aux conclusions d’un dialogue à posteriori, mais pas à priori », affirme le ministre.
Le raisonnement étant un ensemble de pensées en relation et ordonnées de forme cohérente, pour prouver ou démontrer quelque chose, on peut conclure que M. Kassory Fofana ne s’est pas trompé.
Le dialogue, c’est une concertation, ou négociation pour arriver à une décision commune, à un point qui satisfasse toutes les parties. Le dialogue éclaire les désaccords. Le dialogue, avant même de trouver une possible décision commune, a le sens de « calmons-nous, asseyons-nous, patientons-nous ! ». Cela dit, poser des conditions fermes, ou pointilleuses pour la possibilité d’un dialogue, alors qu’on souhaite trouver un accord, c’est absurde.
Sans aucun doute, le raisonnement de M. Kassory Fofana est juste par sa forme et par son contenu. Cependant, il y a un fait que le ministre sait incontestablement, mais ne l’associe pas en termes de conclusion à son raisonnement.
Accepter le dialogue, c’est bien. Mais savoir apprécier et respecter, dans sa juste valeur, le résultat du dialogue, c’est de l’excellence.
L’opposition républicaine conditionne la tenue d’un dialogue pour résoudre la crise politique guinéenne, elle n’est pas naïve, elle sait ce que cela signifie. Lorsque des adversaires politiques au pouvoir sont loin d’être crédibles, il n’y a pas de demi-mesure : il faut poser des conditions à tout.
Naby Laye Camara (Bruxelles)