[dropcap]D[/dropcap]es vendeuses de poissons se sont introduites lundi dans la morgue de l’hôpital régional de Kindia. Forcenées, elles ont récupéré la dépouille mortelle d’une des leurs décédée d’Ebola, dit-on. Le corps avait été laissé à l’abandon au quartier Caravanse-rail, domicile de la victime toute une journée avant d’être conduit à la morgue.

En colère, ces vendeuses de poissons ont pris d’assaut les locaux pour extirper la dépouille mortelle de leur collaboratrice. Selon Ibrahima Souaré du Comité préfectoral de la Croix Rouge de Kindia, sa structure a été alertée lundi aux environs de 7 heures du matin d’un décès communautaire.  Aussitôt, il dépêche une équipe à la morgue pour faire des investigations.

‘’Nous avons été avertis de la présence d’un corps à l’hôpital régional de Kindia. La famille de la défunte nous a notifié son refus de se soumettre aux modalités d’un enterrement sécurisé’’, explique M. Souaré. ‘’Certains membres de la famille tenaient coute-que-coute à avoir les résultats des analyses du prélèvement fait sur la dépouille mortelle’’.

Quelques heures plutôt, selon des proches de la victime, l’hôpital régional de Kindia avait pourtant indiqué que la défunte n’est pas décédée d’Ebola mais plutôt d’une insuffisance rénale.

Mais contre toute attente, ils seront surpris d’apprendre vers 16 heures que les résultats du test de laboratoire révèlent que la pauvre dame était atteinte d’Ebola. ‘’C’est ce qui a créé les troubles. Pour eux, on ne peut pas leur dire au départ que la femme n’est pas décédée d’Ebola et revenir leur dire le soir qu’elle en est décédée’’, relate Ibrahima Souaré.

Alertées, les autorités ont pu récupérer le corps extirpé à la morguer avant de procéder à un enterrement sécurisé dans la soirée du lundi. Des enquêtes sont en cours pour identifier les personnes entrées en contact avec la défunte.

Mariam CISSE, pour VisionGuinee.Info