Elle est l’ombre de son incurie, de son inaction et sa mollesse est hystérique et hybride. Sa refondation paraît plus que jamais nécessaire, essentielle et fondamentale pour l’avenir et le bien être de notre destin commun et pour notre sous-région.
Ceci dit, nous crions notre colère contre cette Institution qui est une coquille vide et qui ne défend que les Chefs D’Etat. Elle est donc le Syndicat des Chefs d’Etat de son espace. Dommage! Les textes juridiques qui règlent son fonctionnement sont foulés aux sols et balayés d’un revers de main. Quelle tristesse !
La mauvaise gouvernance des Présidents issus des régimes dit démocratiques, le piétinement des principes démocratiques et républicains, l’utilisation des moyens de l’État à des fins personnelles et égoïstes ne suscitent pas l’ire de la CEDEAO. Et pourtant, elle peut via le protocole additionnel portant sur la Démocratie et la bonne gouvernance, interpeler, proposer et tirer la sonnette d’alarme. Mais elle ne le fait jamais!
Les modifications constitutionnelles par des présidents civils réconfortent et galvanisent la CEDEAO. Quelle honte !
La CEDEAO est une plaie cancérisée, sa politique de deux poids deux mesures sur les questions essentielles qui touchent directement l’avenir des peuples et du système démocratique décrédibilise la CEDEAO et l’empêche de se mouvoir dans sa légitimité et dans sa crédibilité. Le cas de la Cote d’Ivoire, de la Guinée et du Tchad en est une illustration parfaite. Elle condamne les coups d’Etat militaires et applaudit les coups d’Etat constitutionnels opérés par des présidents civils. Quel désastre! Et quelle incohérence! Des exemples foisonnent, et ne plaident pas en faveur de la crédibilité de cette institution.
Par ailleurs, pour le cas spécifique du Niger, ne perdons pas de vue que le Niger est un pays souverain bien qu’étant membre de la CEDEAO, l’intervention militaire envisagée par la CEDEAO serait une faute stratégique aux conséquences désastreuses et incommensurables contre le Sahel qui est déjà frappé par une montée inquiétante du terroriste qui astreint les populations de ces zones a une vie quasiment impossible.
Près d’une décennie la CEDEAO et l’UA sont incapables d’apporter une réponse proportionnelle à ce problème, les populations restent abandonner à leur triste sort, aucune solidarité africaine significative et ceci est affligeant pour tout Africain habité par une sympathie et une fibre panafricaniste. Nous ne tirons pas à boulet rouge sur ces institutions nous ne leur vouons pas aux gémonies non plus mais ceci est la résultante d’un constat amère. Cependant, la conjugaison d’efforts de ces deux institutions devrait aider les peuples africains à sortir de la misère.
L’Afrique parait aujourd’hui comme étant le symbole de la banalisation de la vie humaine, on n’a l’impression qu’en Afrique la vie humaine n’a pas de portée, n’a pas de sens. C’est triste de le dire mais c’est une évidence dont personne ne peut nier, ne disons-nous pas souvent que l’on ne peut pas nier à l’existence du soleil à plein midi, il y’a un moment l’évidence s’impose et faire y fasse pour chercher des solutions est une preuve de maturité et de grandeur d’esprit.
L’Afrique est l’un des continents le plus riche au monde, et a la population la plus pauvre au monde. Quel paradoxe! Le constat révèle que le pillage systématique de nos ressources par des forces extérieures en complicité inouïe avec nos Chefs d’Etat en contre partie de leur maintenir au pouvoir à vie est juste désolant et affligeant.
Les forces exogènes, comprenons leur logique, c’est la défense de leurs intérêts, elles se croient malines, en prétextant vouloir défendre la démocratie, elles manipulent la CEDEAO et l’UA et s’ingèrent dans les affaires internes des pays souverains pour les détruire comme elles l’ont fait en Libye, en assassinant un président d’un pays souverain, c’est révoltant. Cette fois ci, nous observons de près l’évolution de cette situation et nous attendons la lecture des esprits éclairés des africains.
Les sociétés civiles africaines ne se laisseront pas faire. Les consciences des masses africaines ont évolué. Les sociétés de ces forces exogènes, nos chefs d’Etat, en violation flagrante des toutes les règles d’appel d’offres des Marchés publics, en violation flagrante des règles de principe social et moral, prennent nos ressources minières et donnent à ces sociétés. Personne n’ose piper mot de peur de se faire arrêter. Ils laissent nos populations végétées dans la misère la plus exécrable.
Mieux au Niger tenez-vous bien, M. Bazoum se permet sans l’accord préalable de l’Assemblée Nationale nigérienne, sur une question qui touche la souveraineté de son pays, se permet de faire du Niger la base arrière de l’armée française. Quelle arrogance !
Voilà le portrait de nos Chefs d’Etat. Tous les chefs d’Etat qui roulent pour la France, la France est prompte à les défendre contre la volonté de leur peuple. La France doit nous laisser tranquilles. Les médias français que sont France24 et RFI sont prompts à parler de sentiment antifrançais en Afrique, ce que ces médias partisans appellent sentiment antifrançais, n’est qu’un sentiment de prise de conscience des peuples africains. La politique de la France en Afrique depuis les pseudos indépendances des années 60 est une véritable hécatombe, un cimetière de chef d’Etats assassinés. Dire ceci, n’est pas un sentiment antifrançais. C’est une évidence.
Aujourd’hui la Fédération de la Russie gagne du terrain au sahel, et défend les causes d’un monde multipolaire. La récente conférence des chefs D’Etat Africains en Russie lors du Sommet Ruisse-Afrique en est une illustration parfaite.
La Russie semble être un partenaire crédible et nous leur accordons le bénéfice du doute. Elle soutien auprès du conseil de sécurité de l’ONU, toutes les demandes africaines, n’est pas une preuve de bonne foi? Il est inadmissible, impensable et indéfendable que l’Afrique qui compte plus d’un milliard et quelque de populations avec une superficie de trente millions de kilomètres carrés, ne puisse pas siéger comme membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU,
Il n’est pas fastidieux de rappeler, que lors de la création de l’ONU, l’Afrique était sous la domination coloniale, mais présentement les paramètres ont changé. L’architecture de la gouvernance mondiale et de l’ONU doivent changer subséquemment et qualitativement en intégrant les nouveaux paramètres. Cette résolution, nous y tenons et la Russie nous soutient.
L’Occident, la France et les USA s’y opposent virtuellement. L’hégémonie de l’Occident et des USA est sur le point de s’écrouler comme un château de carte avec la volonté Russe de s’impliquer pleinement sur les questions d’ordre mondial. Les défis de la CEDEAO et de l’UA sont ailleurs.
L’Union Africaine devrait être la porte étendard, le passerelle légitime de nos revendications, elle a le devoir de l’être et nous avons le droit légal et le légitime de le demander. Nous ne sommes pas des adeptes des coups d’Etat, nous ne sommes pas des ennemis de la liberté, un coup d’Etat n’est jamais une victoire, mais l’expression d’un échec politique et d’un désenchantement national.
Dès lors que les présidents civils issus des élections dites démocratiques, refusent de s’inscrire dans la dynamique du changement voulut par les peuples, se mettent en danger et créer leur propre tomber. Nous accueillons les coups d’Etat, parce que nous prenons ces coups d’Etat comme une promesse certaine de liberté et de changement.
Les armés africaines ne peuvent plus rester en marge, le monde est ouvert, les éléments de ces armées bénéficient des bourses d’études, certains sont des légionnaires, ce sont des intellectuels, ils voient et observent la mauvaise gouvernance qui se passe, ils sont eux aussi comme nous, fatigués de rester amorphe vis à vis de cette réalité.
Dans les paramètres de solutions, les deux institutions que sont la CEDEAO et l’UA doivent intégrer ceci dans leur fonctionnement. Nous pouvons apprendre de nos erreurs si nous ne sommes pas si obséder à les défendre. Nous plaidons pour un monde multipolaire, nous plaidons pour le respect des peuples africains, nous plaidons pour le respect de la démocratie en Afrique, de la vraie démocratie et non d’une démocratie dictée par l’extérieur, nous plaidons pour une refondation de la CEDEAO et de l’Union Africaine.
Ces deux Institutions doivent intégrer dans leur fonctionnement, la volonté impérieuse des peuples africains de sortir de la misère et de connaître le développement politique et économique tant souhaité. Il est possible de réussir ce pari, nous en avons les ressources humaines et naturelles pour le faire.
Pour ce faire, en allant à rang dispersé, nous ne pouvons pas le faire, l’ordre économique mondial tel que défini, n’est pas en valeur de L’Afrique, c’est pourquoi tous les efforts consentis depuis les indépendances sont restés vains. L’Union Africaine doit le comprendre, et travailler sur la résolution de ce paramètre. C’est un préalable pour notre développement.
Réunir les pays africains autour d’un idéal commun de développement est essentiel. Ceci est la condition de notre dignité et de notre progrès. Il est temps de faire confiance à nos peuples, à leur intelligence et à leur liberté démocratique de choisir leur destin, en toute transparence, dans les meilleures formes.
Notre combat a été et reste pour l’Afrique pour sa construction patiente et continue, pour un ordre vertueux, respectueux des valeurs démocratiques et humanistes …et pas pour la consécration d’une volonté dictée par l’extérieur.
Notre combat a été et reste pour le respect du peuple, et cela passe par le respect de sa de sa souveraineté, de sa dignité, de ses droits et de sa liberté à choisir librement son destin et ses dirigeants…par des voies démocratiquement définies.
Quelle que soit la bonne volonté supposée de nos partenaires traditionnels, aussi appréciable et noble soit elle, ne peut justifier et ne justifiera la trahison de notre confiance, encore moins la transgression risquée et dangereuse de nos principes, de nos attentes et exigences de notre développement et de l’émancipation de nos populations.
Nous y croyons fermement à l’Afrique des libertés ou la prise de conscience des peuples inquiètent les forces exogènes.
A bon entendeur, salut !
Ismael YANSANEDiplômé en Faculté des Sciences économiques et Analyste Politique.
BALDE Mamadou Sanoussy
Diplômé en Faculté des Sciences économiques et Analyste Politique.