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La CEDEAO, Morissanda et une transition qui ne manque pas de toupet (Par Bella Kamano)

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L’illusion est de croire que l’objectif maintenu par la caduque Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest est de jouer sa partition dans la transition guinéenne, en priorisant exclusivement les intérêts   guinéens, sans dérouler l’agenda du syndicat de ses chefs d’Etat.

Agissant comme une hydre dans les transitions en cours dans la sous-région, la chicanée institution semble être dans une digression et un paradoxe machinals. Pour la transition guinéenne, au lieu de se résoudre à l’accompagner, la CEDEAO se bat au quotidien pour en être actrice dans le but de la prendre en étau et pouvoir imposer les objectifs inavoués dudit syndicat.

La preuve malicieusement inspirante est l’accord autour du chronogramme et la durée de 24 mois obtenus aux forceps avec le CNRD. Cette manœuvre bien réussie par la faute d’une certaine classe politique, consistait à se tailler une place de choix au cœur de la transition guinéenne, en vue de s’arroser le droit de la contrôler.

Il n’est donc pas curieux que, la CEDEAO repousse aussi le rôle d’observatrice qui lui a été confié au sein du comité national de suivi-évaluation de la mise en œuvre du chronogramme de la transition, comme à tous les autres partenaires pour exiger d’en être membre au même titre que les membres du gouvernement ou les guinéens tout court. Ce qui est absolument paradoxal ! En même temps que la CEDEAO exige à cor et cri un dialogue inclusif, au même moment elle ne souhaite aucunement s’éclipser pour céder le siège aux ayants droit, qui sont les acteurs guinéens comme le prévoit la charte de la transition.

Mais en réalité, c’est faire une mauvaise lecture de la nature même de la politique étrangère guinéenne pendant cette transition, et de l’homme en charge de la déployer. Le ministre des affaires étrangères guinéen, Morissanda Kouyaté puisse qu’il s’agit de lui, n’a jamais fait dans la guipure lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts et l’honneur de la Guinée.

Nationaliste convaincu, Morissanda kouyaté a réussi à inventer une diplomatie imbibée de nationalisme qui impose le respect de la souveraineté de la Guinée, de ses fils et de ses filles. Ce qui a manqué aux transitions précédentes et qui aurait pu également échapper à cette transition n’eut été le génie et l’audace naturelle de cet homme. Car, la souveraineté de tout régime transitoire est aussi fébrile que la fragilité de son pouvoir. A telle enseigne que les ingérences s’orchestrent à la moindre foucade de ses autorités transitoires.

Que la CEDEAO soit prise au dépourvu par le report in extremis de sa mission, étourdirait tous sauf ses organes et instances. Après avoir pris de manière diplomatiquement irrévérencieuse la sanction d’interdire les autorités guinéennes de voyager en ciblant en premier, le numéro un de la transition, juste parce qu’il refuse d’organiser un dialogue dans son pays sous le format exogène. C’est une première dans l’histoire des sanctions.

Heureusement qu’il y a un ministre des affaires étrangère mieux averti, Morissanda Kouyaté  qui a habilement exploité l’absence de teneur dans une telle bourde diplomatique, pour lancer un messager de qui ne manquait pas de toupet à toutes les ambassades accréditées en Guinée : « Tout pays qui refuserait de recevoir sur sol une seule autorité guinéenne sans raison valable se verrait à son tour l’espace guinéen fermé.» Helas ! L’application de cette sanction n’a duré que le temps de sa signature et de sa publication. Quelle déconvenue ?

Bella KAMANO

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