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La Cedeao s’est-elle fait rouler dans la farine par la junte sur la durée de la transition ? ‘’Ce fut un marché de dupes’’, révèle Dalein

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A un an de la fin de la transition, les signaux ne sont toujours pas au vert pour un retour à l’ordre constitutionnel avant fin 2024 malgré l’accord dynamique signé entre la junte et la Cedeao. Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) estime que l’organisation sous-régionale s’est engagée dans un marché de dupes.

Dans l’émission «  On refait le monde »,  le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo assure que le Comité national du rassemblement pour le développement a obtenu un deal pour rester longtemps au pouvoir. Extraits…

« Nous avions critiqué cet accord. Parce que la Cedeao ne s’est pas préoccupée de la cohérence entre les 10 points et les 24 mois. On a le sentiment que ce fut un marché de dupes. La Cedeao avait besoin d’avoir 24 mois, ça semblait être la règle au Mali et ailleurs pour le retour à l’ordre constitutionnel. La junte souhaitait valider les 10 points dont elle n’avait pas discuté avec la classe politique. Avec les 10 points du chronogramme, elle sait qu’elle en a pour longtemps. Parce qu’il est impossible de réaliser tous les 10 points dans un délai de 24 mois notamment les 2 recensements. Le recensement général de la population et de l’habitat n’a absolument rien à voir avec des élections. C’est une opération qui est réalisée tous les 10 ans avec le soutien des Nation Unies. Il s’agit de recenser tous ceux qui sont en Guinée, les guinéens et les non guinéens, les votants et les non votants, leurs habitats et beaucoup de données statistiques dont a besoin pour la planification de développement et des programmes de développement pour anticiper.

On s’est posé la question de savoir pourquoi la junte a insisté pour dire que le fichier électoral doit être généré par ces deux recensements. La réponse qu’on a eue, c’est qu’ils veulent  avoir des actions qui ne peuvent pas être réalisées pendant 24 mois afin de réaliser les 39 mois qu’ils ont proposés au départ.

Je me suis battu pour que le fichier [électoral] soit audité. On avait obtenu de Alpha Condé qu’il accepte au forceps que le fichier soit audité. On avait eu raison. L’audit a été mené par l’Union européenne, les Nations Unies et l’OIF. Il a relevé des anomalies dans le fichier et a formulé des recommandations pour son assainissement. Alpha Condé avait résisté pendant longtemps. Finalement, grâce à l’OIF et la Cedeao, ce fichier a été assaini et les recommandations fortes de l’audit appliquées.  Aujourd’hui, on a un fichier de 5 300 000 électeurs homogènes. Tout le monde était venu en 2018 et 2019 se faire enregistrer sur la base d’un cahier de charges précis. On avait un fichier harmonisé qui à nos yeux n’avait besoin que de révision. C’est ce qui est pratiqué dans le monde entier. La Côte d’Ivoire vient de finir et le Nigeria avec 208 millions à peine, ils ont révisé. La RDC qui est presqu’un continent a réviser son fichier (…). Cela demande 4 mois.

L’un des points de divergence entre nous et la junte, lorsqu’on nous a proposé de chronogramme, on n’a pas pensé aux 15 mois, 30 mois comme disaient certains. L’UFDG qui a participé à toutes les élections. Nous avons dit d’identifier les actions à mener pour rendre possible une élection transparente et crédible. Il y a deux séries de problèmes à résoudre. Il y a le cadre juridique et règlementaire et les conditions matérielles, organisationnelles et techniques des élections. Dans le cadre juridique, il y a évidemment la mise en place d’une nouvelle constitution d’où on doit tirer un code électoral mais aussi il faut un organe de gestion des élections. Les conditions matérielles, il faut un opérateur technique, des urnes, des isoloirs, des kits d’enrôlement des électeurs. On a essayé de voir dans quel temps, on pouvait réunir toutes ces élections et on a abouti à 15 mois avec des délais (…). Mais on a estimé qu’on est pressés et que les gens ont pris le risque de prendre le pouvoir et qu’ils doivent jouir un peu.

Si c’est la révision, c’est 5 mois. Si c’est le RAVEC, il faut 3 ans. On ne sait pas où est la source du conflit et on nous prête un agenda pour dire qu’on ne voit que les élections et le pouvoir. Nous aussi, nous estimons que la junte veut rester autant que possible au pouvoir. Qu’est-ce qu’on fait ? Nous, nous avons dit qu’il faut un dialogue et chacun présente sa thèse sous l’arbitrage d’une personnalité neutre dépêchée par la Cedeao. Parce qu’il y a une crise de confiance en Guinée ».

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

00224 622 98 97 11/boussouriou.bah@visionguinee.info

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