[dropcap]D[/dropcap]epuis la publication le 10 mars dernier du chronogramme des élections présidentielles et locales, la polémique s’est ravivée entre la classe politique de la mouvance et de l’opposition. Une situation qui a conduit à une totale confusion et une surenchère politique empêchant ainsi toute analyse sereine de la situation, suite à la radicalisation des positions.

Toute chose qui interpelle la Société civile qui s’en fait écho. Elle l’a fait savoir ce mardi 28 avril à Conakry, à la faveur d’un point de presse livré à cet effet.

Dans une déclaration rendue publique par le président de la Plateforme des citoyens unis pour le développement (Pcud), Abdourahamane Sano affirme que le contentieux né de la programmation des élections municipales, doit être discuté et réglé dès maintenant dans un cadre d’un dialogue politique ‘‘franc’’ entre le gouvernement, l’opposition et la mouvance présidentielle.

‘‘Car, dit-il, les populations sont fatiguées de ces querelles politiques qui les prennent en otage et les enfoncent davantage dans la misère’’.

Face au cycle de violences tragiques enregistrées ces derniers à Conakry et dans certaines villes provinciales, Abdourahamane Sano a interpellé le président de la République ainsi que ses adversaires politiques dont Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Lansana Kouyaté et Jean Marie Doré sur leur entière responsabilité dans la souffrance que leur mésentente impose depuis quelques temps aux guinéens.

‘’C’est le lieu de rappeler la responsabilité partagée des leaders du RPG, de l’UFDG et de l’UFR, qui ont imposé en 2010 la tenue des élections présidentielles avant les législatives dont les conséquences endurées par les populations nous coûtent encore très cher’’, a-t-il ainsi dit.

Pour parer à cela, il demande avec insistance à Alpha Condé, l’évaluation avec une forte attention de l’instauration urgente d’un dialogue franc avec ses frères de l’opposition sur l’organisation des élections municipales pour que la paix règne dans le pays. Car, soutient-il, aucun prix n’est assez élevé pour la paix et la cohésion nationale.

Mais, la Société civile ne se limite pas là. Elle interpelle également le gouvernement non sans toucher à l’instance électorale qu’est la Céni. ‘‘Au gouvernement, la Société civile demande qu’il maintienne en toute sincérité une véritable dynamique de recherche d’un dialogue franc afin d’aboutir à la conclusion d’un accord politique. Et, exprime sa très vive préoccupation à la Céni, quant à sa façon d’exercer ses fonctions ‘‘hypothéquant ainsi la stabilité, la cohésion et la paix dans le pays’’.

Par ailleurs, la Pcud propose aux autorités, sages et religieux du pays, la fusion de leurs organisations respectives, notamment les coordinations au sein d’une entité unique plus grande et plus adaptée à nos défis actuels et futurs qu’on pourrait dénommer le Conseil national des sages.

‘‘Une telle institution disposant d’une couverture nationale pourrait mieux peser dans la prévention des conflits sociopolitiques et contribuer à la promotion de cohésion sociale’’, estiment les acteurs de la Société civile.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info

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