L’Empire du milieu continue de promouvoir sa modernisation. Il a su garder son identité d’Etat unitaire depuis 2000 ans. C’est ce qu’a affirmé Xu Tiebing, professeur en relations internationales à l’Université de communication de Chine, lors d’une conférence à Beijing sur la compréhension du modèle chinois de la modernisation.
La Chine est une nation unifiée depuis 2000 ans. Elle reste organisée, structurée et ramifiée. Le crédo de ses dirigeants reste le même : ‘’Gouverner, progresser pour le grand bonheur du peuple’’, résume le professeur Xu Tiebing qui précise que ‘’la Chine est le 3e plus grand pays au monde en termes de superficie après la Russie et le Canada. Ça cause de gigantesques tâches aux gouvernants. Mais on est fiers que nos points de vue soient pris en compte dans cette gouvernance’’.
Pour atteindre son niveau actuel de développement, la Chine a su mettre en valeur son héritage. ‘’La cohésion nationale est notre héritage’’, évoque-t-il avec fierté, admettant qu’il ‘’y a certes des divergences entre musulmans, chrétiens, bouddhistes et autres ainsi que sur les choix politiques ou de la manière de vivre, mais nous restons mobilisés pour favoriser le développement de notre pays’’.
Cet enseignant-chercheur à l’Université de communication de Chine rappelle que ‘’la véritable modernisation a débuté en 1949 avec la République populaire de Chine sous l’ère de Mao Zedong. ‘’Ce processus ne s’est pas fait sans difficultés. L’expérience soviétique, aujourd’hui en faillite, constitue une référence. Il fallait l’adapter aux réalités de notre pays’’, avance-t-il.
Le professeur Xu reste convaincu que pour mieux avancer, ‘’il faut avoir un esprit autonome. Parce qu’il n’y a un modèle universel de modernisation (…). Il n’y a pas de modèle universel de modernisation qui soit efficace. Si ça ne s’applique pas, on ne peut pas réussir. Le modèle chinois d’aujourd’hui est le résultat d’un processus d’expérimentation, de correction et d’innovation’’.
En Chine, le Parti communiste chinois est à tous les niveaux. L’instauration d’un système de parti unique est loin d’être le fruit du hasard. ‘’Nous avons eu une expérience amertume dans les 1920-1930 en appliquant la politique de multipartisme’’, s’efforce-t-il d’expliquer, avant de poursuivre : ‘’On a essayé le multipartisme, mais le résultat, c’est une faible gouvernance, des conflits sans cesse. Le multipartisme marche bien pour certains pays. En Afrique, au Botswana, ça marche assez bien’’.
‘’Pour faciliter ou stabiliser le rythme de la modernisation, l’essentiel, ce n’est pas le jeu du multipartisme. C’est plutôt la centralisation, une certaine solidité du leadership. Mais ce leadership n’est pas simplement comme une sorte de diktat’’, tient-il à clarifier.
Selon toujours le chercheur Xu Tiebing, ‘’il y a quelque chose dont on parle moins. En Chine, l’Assemblée nationale populaire joue le rôle de parlement. Parallèlement, il y a d’autres structures. C’est le cas de la Conférence consultative politique du peuple chinois qui est échelonnée au niveau national, provincial, préfectoral et dans les districts’’.
Il affirme que le modèle de gouvernance est basé sur la consultation du peuple. ‘’Il faut toujours consulter, écouter, discuter. Ce n’est pas une réunion du parti qui va décider’’, précise-t-il avec insistance. ‘’Il faut toujours consulter, écouter le peuple. Le parlement, c’est la machine législative. En Chine, c’est la consultation, la programmation, la supervision, l’observation, la correction’’.
Depuis plus 70 ans, à l’en croire, dans certains domaines, ‘’on a connu de grandes modifications. Dans d’autres, non. On expérimente un modèle pendant 10 à 15 ans, si on trouve que ça ne marche pas très bien, on le corrige ou supprime’’.
De Beijing, Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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