C’est le dénouement heureux d’une longue période dure pour les travailleurs retraités et veuves de l’usine Rusal Friguia. Accompagné des ministres de la Fonction publique et du Budget, le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a donné vendredi le coup d’envoi les opérations de paiement des arriérés de pensions de plus de dix ans.

A travers une cérémonie organisée à la maison des jeunes de la cité de l’alumine, la CNSS sèche les larmes de plusieurs familles composés de veuves et retraités de l’usine Rusal Friguia. 

Le porte-parole des retraités a indiqué que “ce jour est le couronnement d’une action menée depuis des années. Nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu du fait que nous, nous soyons là aujourd’hui. Beaucoup voulaient vivre ce moment, mais ils ont été rappelés à Dieu. Pour nous, aujourd’hui est un jour de gloire, grâce à Dieu”.

Joseph Gnakoye a, au nom des beneficaires remercié, “nos braves veuves qui ont eu le courage d’aller devant le chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya. Nous, on s’est battus, on a écrit, réécrit et fait beaucoup des mémos. Beaucoup de délégations sont venues, mais la solution tardait à venir”.

Il a mis l’occasion à profit pour remercier le préfet de Fria, le colonel Alpha Oumar Cissé pour son soutien indéfectible à la cause des retraités et veuves de Rusal Friguia.

Le patron de la Caisse nationale de sécurité sociale s’est dit “très heureux et enthousiasmé d’être à Fria pour partager cet instant d’une grande solennité à l’occasion de la rectification de l’injustice sociale dont sont victimes depuis 2012 les veuves et orphelins des anciens travailleurs mais aussi des travailleurs retraitables de l’usine de Rusal Friguia”.

En effet, poursuit Bakary Sylla, depuis une dizaine d’années, “des mères de familles qui ont perdu leurs époux, avec à leur charge des orphelins sans aucune source de revenus, des personnes de troisième âge privées de leurs droits à la retraite, s’interrogent depuis trop longtemps sur leur sort après toutes leurs tentatives d’être rétablis dans leurs droits. Durant ces années d’attente, certaines personnes ont malheureusement perdues la vie. Ils n’auront donc pas de façon directe leurs droits de pension de retraite ou à une allocation de vieillesse. Mais la beauté de la sécurité sociale est que quand un assuré social cotise, il se protège etl protège ses ayants-droit, notamment ses enfants, ses conjoints ou conjointes”. 

“C’est pourquoi, les ayants-droit des assurés décédés à savoir leurs conjoints et leurs enfants mineurs en charge bénéficieront de la réversion. D’autres assurés qui sont avec nous ce matin, vont à partir d’aujourd’hui jouir de leur plein droit à la pension de retraite ou d’allocation de vieillesse. Nous avons examiné plus de 450 dossiers de personnes assurées qui se retrouvent dans une situation de précarité. Aujourd’hui, ce sont 198 personnes qui seront indemnisées et qui recevront la totalité du montant qui aurait dû être perçu par elles à la date d’essai de leurs droits, 2012 pour certaines, 2013 pour d’autres”, explique M. Sylla. 

Prenant la parole, le ministre de la fonction publique et du travail a indiqué que “la rectification institutionnelle et celle de toute sortes d’injustice sociale à tous les niveaux, est l’une des valeurs prônées par le colonel Mamadi Doumbouya”.

Dans un premier temps, ce sont 115 personnes qui vont recevoir leur pension de retraite, 12 personnes au titre de pension de l’allocation de vieillesse et 36 personnes au titre de pension de reversement. 

Julien Yombouno s’est dit honoré d’être à Fria, “la cité de l’alumine, la ville aux grandes histoires qui a vu naître et grandir d’éminentes personnalités de notre pays, pour la cause des veuves, des orphelins mais aussi des personnes âgées dans le cadre d’une rectification de l’injustice dont ils ont été victimes depuis plus de 10 ans”.

“Les contingences économiques et sociales au niveau de l’usine de Rusal Friguia, ont été le fait déclencheur de la grève des travailleurs ayant entrainé très malheureusement la fermeture de l’usine en 2012. Cette situation dont chacun de nous a le souvenir, a créé un désastre et endeuillé plusieurs familles. À l’époque, en dépit de tous les efforts fournis, cette situation n’a guère connu une solution heureuse. Chez les travailleurs et leurs familles, la situation était extrêmement difficile et cela s’est répercuté sur toute la ville de Fria. Cet état de fait malheureux a plongé Fria dans une situation de précarité et de désespoir aux conséquences sociales multiples. Mais comme on le dit souvent, chaque situation connaitra une fin un jour, finit par finir. Il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir du CNRD, avec à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya pour qu’une solution immédiate soit trouvée à ce problème”, a souligné le ministre de la fonction publique. 

A rappeler qu’avant la cérémonie, la délégation s’est rendue chez le sotikèmo de la ville de Fria Elhadj Sita Condé pour les salutations d’usage. 

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info 

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