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La Coordination nationale des Foulbhés et des Haali poular écrit au président de la République

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[dropcap]I[/dropcap]nvariablement soucieuse de la préservation de la paix, de la concorde et de l’unité nationale dans notre cher pays la Guinée, la Coordination Nationale des Foulbhés et des Haali Poular de Guinée se fait le devoir impérieux d’interpeller le gouvernement et les institutions  républicaines et d’alerter la communauté internationale sur les violations répétées des droits humains les plus élémentaires.

Les dénis de justice, la répression aveugle et sélective et les tueries sans nom dont se rendent coupables les forces dites de l’ordre, en dépit de toutes les promesses des autorités, notamment à la suite de la proclamation des résultats des élections communales du 4 février 2018 et au cours des manifestations occasionnées par la grève des enseignants.

Il est dès lors nécessaire de faire une rétrospective de certains faits tragiques qui ont jalonné les huit dernières années du mandat du Président Alpha Condé. L’on citera notamment :

  • En 2010, l’affaire de « l’eau empoisonnée » jusqu’ici non élucidée, et pour cause, qui a été le prétexte pour faire la chasse aux peuls notamment à Siguiri, à Kouroussa, Kissidougou et Nzérékoré, la mise à sac de leurs biens meubles et immeubles suivie ou accompagnée de l’assassinat de certaines des pauvres victimes.
  • De 2012 à 2013, l’utilisation d’armes de guerre pour réprimer dans le sang les manifestants exigeant l’organisation des élections législatives, communales et communautaires dans les délais prescrits par la constitution. Notons au passage que toutes les pertes en vies humaines pendant cette période l’ont été essentiellement dans la commune de Ratoma à Conakry. Ce sont plus de 80 jeunes gens de la communauté peule pour la plupart qui ont été en ces malheureuses circonstances les victimes des forces dites de sécurité par tir à balle réelle et souvent à bout portant.
  • Les milliers de têtes de bœufs abattues à Beyla, à Lola et récemment à Kassadou, Bolodou dans Guéckédou, appartenant toutes à des éleveurs peuls. Les autorités publiques n’ont pas cru devoir prendre des dispositions pour rendre justice.
  • Les tentatives éhontées de diviser le Fouta en y suscitant notamment des conflits domaniaux. Ce fut le cas à Bantankountou versus Ndiaré, à Bhouriya dans Mamou, à Maci dans Pita, à Kankalabé dans Dalaba et à Lélouma.
  • Les tueries de Saoro, Galapaye et Womey en Guinée Forestière.
  • Les propos irresponsables de certaines autorités de la place présentant les peuls de Guinée comme des étrangers dans leur propre pays, « des tortues dont il faut chauffer le derrière », « des somaliens », et le Fouta comme une région « prise en otage », propos se situant dans le même moule que ce  qui fut appelé jadis « la situation particulière du Fouta», etc..
  • Le non accès et /ou l’élimination depuis 2010 des cadres peuls aux postes de direction dans les grandes administrations publiques centrales et déconcentrées, les forces armées et la police.

Au cours de ces évènements inqualifiables, l’on a aussi assisté à la destruction de boutiques, magasins, parcs automobiles, domiciles, à des exactions contre des femmes et des jeunes filles à Conakry, notamment dans la commune de Ratoma, par des forces dites de l’ordre déchaînées, fortes de l’impunité. Ces brutalités quasi animales étaient accompagnées d’injures, de menaces et de stigmatisation à l’endroit des membres de la communauté peule. Les sévices n’ont pas épargné les citoyens résidant dans les villes de l’intérieur du pays.

En dépit des promesses et des engagements du Gouvernement notamment à la faveur des accords politiques passés avec l’opposition, aucune enquête n’a été menée pour déceler les coupables des crimes commis et les traduire en justice comme il se devrait dans un Etat de droit. Les indemnisations convenues du fait des destructions, des incendies criminels et des mises à sac de boutiques, magasins, domiciles de simples citoyens, restent à ce jour lettre morte.

Voilà hélas, qu’aujourd’hui, suite aux élections communales et au cours des nouvelles manifestations lors de la grève des enseignants, le scénario macabre et les destructions se sont poursuivis de plus bel sous la responsabilité directe des forces dites de sécurité. Les fameux « Donzos », ces milices tribales affiliées au pouvoir et vraisemblablement entretenues par lui s’invitent dans la danse à des fins inavouables, au vu et au su des autorités avec leurs armes comme à la chasse au gibier.

Dans le bilan encore provisoire, l’on compte plusieurs morts au total, tués par balle à la Carrière, à Wanindara et à Sonfonia, des dizaines et des dizaines de blessés, des destructions de biens y compris de motocycles et de véhicules, essentiellement dans la commune de Ratoma alors même que des manifestations de rue ont également eu lieu dans les mêmes conditions dans les communes de Matoto, Matam et Kaloum. Ce deux poids deux mesures, cette ségrégation constante révèle on ne peut mieux le fait que la commune de Ratoma abritant une importante frange de la communauté peule est considérée par les autorités comme un « ghetto » dont les membres sont à ses yeux des citoyens de seconde zone ne devant bénéficier d’aucune protection de la loi. Le sieur François Soudan, plumitif alimentaire, ne dirait pas le contraire !

Plus d’une dizaine d’opérateurs économiques, membres de la communauté peule, comme par hasard, ont été l’objet de kidnapping. Aucune enquête judiciaire sérieuse n’a jusqu’ici été engagée pour retrouver les coupables et les punir à la mesure de leur forfaiture, au grand dam des victimes et de leurs familles.

Le clou de la stigmatisation et du manque d’humanité est constitué à n’en pas douter par le renvoi de la dépouille mortelle du jeune Boubacar Diallo tué à Sonfonia, de la morgue d’Ignace Deen vers d’autres destinations sur ordre du Chef de l’Etat.

Lors des différentes manifestations à Conakry de 2012 à nos jours, le nombre total des morts tués par balle pour la plupart s’élève à 94.

Des razzias et des expéditions punitives organisées par les forces dites de sécurité auxquelles se mêlent contre toute attente des bérets rouges continuent dans les quartiers à dominante peule de Ratoma. Des jeunes en bas âge sont encore arrêtés et bastonnés nuitamment avant d’être conduits dans les immondes cachots du régime.

Ce qui s’est passé à Ratoma et qui continue de s’y passer rappelle à s’y méprendre le martyr de Soweto en Afrique du Sud du temps de l’Apartheid.

La Coordination Nationale des Foulbhés et Haali Poular de Guinée a toujours prôné la paix, le dialogue constructif, la tolérance, le calme et la sérénité à travers toutes ses déclarations et dans toutes ses prises de position face aux différentes crises qui ont secoué notre pays, face aux tueries, aux injustices flagrantes et aux brutalités dont les membres de la communauté peule sont l’objet.

Cette situation délétère dans laquelle les autorités judiciaires et administratives brillent par leur absence et leur indifférence est devenue intolérable, inacceptable et constitue à n’en pas douter le lit de toutes les dérives.

La Coordination Nationale des Foulbhés et Haali Poular de Guinée invite le Président de la République et son Gouvernement à prendre l’exacte mesure de la situation pour arrêter le cycle infernal des tueries, des destructions, de la stigmatisation, des règlements de compte dont les membres de la communauté peule sont les principales victimes pour éviter à notre pays de sombrer dans les turpitudes de la division.

Pour sa part, la Coordination Nationale des Foulbhés et Haali Poular de Guinée, fidèle à sa vocation de veille et de prévention, est prête, comme par le passé, à s’associer à toute initiative visant au delà des discours, la préservation de la paix, de l’unité nationale et de la quiétude sociale dans notre pays et ne ménagera aucun effort pour lutter contre toutes les formes d’injustice et de stigmatisation dont quelque citoyen guinéen ou quelque communauté guinéenne que ce soit est l’objet.

En tout état de cause, la Coordination Nationale des Foulbhés et des Haali Poular de Guinée avertit l’opinion nationale et internationale qu’elle mènera une lutte résolue contre l’injustice, le sectarisme, le mensonge, la destruction du patrimoine économique de citoyens innocents. Elle s’investira aussi pour le respect strict de la constitution, pour le triomphe de la vérité des urnes aux côtés notamment de la société civile.

Conakry le 16 mars 20I8

Le Président de la CNFHPG
El Hadj Saîkou Yaya Barry
Doyen du Conseil des Sages, Compagnon de L’Indépendance

5 commentaires
  1. Alpha dit

    El hadj yaya votre lettre finira dans la poubelle. La seule solution qui nous reste c’est de prendre les armes et de se lever comme un seul homme pour lutter contre ces criminels de l’état.

    1. Toumany dit

      Fait tu attend qui

  2. panafricain dit

    Collez nous la paix avec votre histoire de Hallipoular une chose reste clair à chaque que votre Satan cellou dallein mette les enfants dans la rue et qu’ils créer la pagaille il est sans doute la force de l’ordre vas tirer sur eux
    Wassalam

  3. Le défenseur dit

    Panafricain dis ce tu veux de toute les façon l’injustice appelle au Cao et la destruction du pays,ca devrait t’inquiète car nous vivons tous et les rapports de force n’est jamais constant er tout peut changer au gré des événements et évolution,rien ne justifie qu’un fils de ce pays paie de sa vie,les prisons et la justice est supposé la pour ca,j’oublie pas les événements du 4 août85 pour des guinéen juste pour des beptises,les mending ont été dépouillé et chassés de leurs maisons pour des supposés coup d’État de Diarra Traoré,celui qui a vu celà ne souhaite pas l’injustice pour son pays,la haine entre nous ne doit justifier d’applaudir un massacre dune ethnie rivale pour le pouvoir,car Dieu seul decide du rapport de force future et la chasse souricière qu’ résultera et qui n’arrange personne.

  4. Mo. Sylla dit

    Alpha n’a pas besoins de lire tout ça, c’est trop long à parcourir. Seulement il faut retenir que le foutah est d’abord Dialonkés du manding avant d’être transformé en peuls venant du Sénégal. C’est à leurs arrivées, que tout a été dérangé. La culture linguistique, le changemement des noms de familles, la vulgarisation de l’islam ont contribué à diviser le foutah, les autochtones ont quitté pour venir s’installer vers l’est et le sud de la guinée ceux qui sont resté malgré eux, on connaît la suite. Alors l’histoire du foutah n’est pas loin, Amadou Diouldé Diallo ne peut pas dire le contraire. Quand j’entends l’association de halle poular, je me demande pourquoi ne pas se battre pour rassembler la famille disloquée de Manga Labé, Manga Mamou, Manga Kindy et d’autres qui sont tous du Mandén foutah Dialonké. Cela ouvrirait toutes les voies à la prospérité du foutah, mais tant qu’ont se met dans coin pour dire je suis brimé par ce que je suis peuls, ça ne marchera pas.

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