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La démocratie ‘’adaptée aux réalités africaines’’ est-elle en train de s’inventer au Gabon, au Mali et au Niger ?

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La démocratie dite ‘’adaptée aux réalités africaines’’ tant réclamée par certains est peut-être en voie d’être inventée au Gabon, au Mali, au Niger.

Au Gabon, cette démocratie ‘’non importée’’, produite localement, a pris la forme d’un coup d’État qui a renversé le président en fonction tout en maintenant l’essentiel du système que son père et lui avaient mis en place depuis des décennies.

Dans la foulée, le chef des putschistes, promu président de la transition, lui-même issu de fait du même système, a promis d’organiser des élections en vue de rendre le pouvoir aux civils, sauf qu’il fait partie de ces ‘’civils’’. Il savait donc ce qu’il faisait. En réalité, c’est un militaire en disponibilité. Autrement dit, un militaire tout court puisqu’il n’a pas quitté l’armée. C’est une entourloupe pure et simple.

Pour duper davantage les Gabonais, il a essayé de faire montre d’une bonne foi bien calculée en écourtant la durée de la transition là où ses homologues installent leurs pays dans ce qu’on appelle aujourd’hui une TDI (transition à durée indéterminée). Pourquoi prolonger indéfiniment une transition alors qu’il est convaincu qu’à l’issue de celle-ci, c’est lui qui sera porté au pouvoir parce qu’il a tout mis en œuvre dans ce sens ? En fin de compte, il s’est fait élire ‘’très très démocratiquement’’ avec un score plus que soviétique. C’est la démocratie à la gabonaise.

Au Niger, ce sont groupes composés d’acteurs politiques et de la société civile favorables à la junte militaire, à l’exclusion de toutes les voix discordantes, qui décident, en lieu et place des millions de Nigériens de bombarder le déjà Général A. Tiani, ‘’Général d’Armée’’ et de lui conférer un ‘’mandat’’ de cinq ans renouvelable.

Adieu l’élection au suffrage universel. Ici, on n’a même pas besoin d’élections, même gagnées d’avance, comme au Gabon. C’est la démocratie à la nigérienne.

Et puisque les juntes militaires ont tendance à se copier les unes les autres, le Mali, comme il fallait s’y attendre, est en train d’emprunter la même voie. Oubliés, les milliers de Maliens tués ou blessés en mars 1991 pendant les manifestations contre le régime autoritaire du Général Moussa Traoré et pour l’instauration de la démocratie. Les manipulateurs vont jusqu’à demander ce que la démocratie a apporté aux Maliens tout en se gardant de poser la même question en ce qui concerne la dictature.

Il est à noter néanmoins que dans ce pays, le populisme, la manipulation, la propagande et les discours souverainistes atteignent de plus en plus leurs limites. Beaucoup de citoyens maliens commencent à réaliser qu’il n’existe pas de véritable alternative à la démocratie.

Et malgré toutes les formes d’intimidations, la répression et la propagande orchestrée par le pouvoir militaire, ils sont nombreux à braver de plus en plus celui-ci. Les risques sont nombreux.

Mais pour la liberté et la dignité des citoyens, aucun risque n’est de trop.

Mohamed Traoré

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