[dropcap]T[/dropcap]out coup qui ne te tue pas, te rend plutôt fort, enseigne un dicton populaire. C’est cette philosophie qui a dû guider les pas de l’Union des forces républicaines depuis qu’elle a été victime de fourberie ou de duperie de la part de l’Ufdg.

C’est du moins ce qu’on peut déduire de la sortie médiatique de Sidya Touré samedi 2 avril à Conakry. L’ancien Premier ministre y a mis à profit pour étaler à la place publique qui aura fait perdre à l’opposition la présidence du perchoir.

‘‘Dès le lendemain de la proclamation des résultats (des législatives de 2013, ndlr), le président de l’Ufdg était chez moi pour dire qu’il était candidat pour être président de l’Assemblée nationale’’, a fait remarquer le Haut représentant du chef de l’Etat à l’entame de son speech.

Mais Sidya Touré dit avoir trouvé un peu prématuré ce projet. ‘‘Donc, il fallait qu’on se réunisse et qu’on discute de la stratégie pour aller conquérir la présidence de l’Assemblée nationale’’, a-t-il ajouté.

Aux dires du président de l’Ufr, tout le mois de novembre-décembre, ils ont essayé d’avoir une décision fondée. Des amis sont intervenus. Des discussions ont eu lieu. Et le président de l’Ufdg se maintenait droit dans ses bottes pour la conquête de la présidence du Parlement.

‘‘En janvier, poursuit Sidya Touré, on devait faire la rentrée parlementaire. L’opposition républicaine, à la fin, a dit non : ‘si le président de l’Ufdg ne veut pas renoncer, nous allons lui laisser la place’’.

‘‘La rentrée parlementaire devait avoir lieu le lundi 16, je crois. Le samedi, le même qui, 2 mois avant, était arrivé dans mon salon pour venir me dire qu’il était candidat, est venu dire qu’il ne l’était plus. Mais je lui ai dit que ce n’était pas possible, parce que personne n’a eu le temps de battre campagne si ce n’est pas lui. Donc, nous allons réunir l’opposition au siège de ton parti et tout le monde est intervenu, Aboubacar Sylla, Mouctar Diallo. Tout le monde a dit : non, comme c’est toi qui as demandé le poste, il faut que tu sois candidat’’.

Au sortir de ce conclave à 14H, après moult discussions, Sidya Touré a déclaré que toute l’opposition républicaine a décidé que Cellou Dalein Diallo soit son candidat pour la présidence de l’Assemblée nationale.

‘‘Et j’ai été chargé avec Telliano d’aller voir Jean Marie Doré pour essayer de discuter avec lui. Je suis rentré à la maison à 16H. Et à 16H30’, on me dit que Cellou a décidé de ne plus être candidat. Je suis venu le voir pour lui demander qu’est ce qui se passe. Il me dit qu’on avait arrêté à 14H qu’il était candidat, mais qu’il n’est plus d’accord. Et ça, c’était à 48H seulement de la rentrée parlementaire. C’est ainsi que nous avons perdu le perchoir.’’, a-t-il révélé.

Puisque lors de la rentrée parlementaire au palais Mohamed V, ils ont désigné quelqu’un à main levée. ‘‘Et nous sommes allés. Bien sûr, il n’y a eu que l’Ufr qui a voté pour le candidat-là, à part son propre parti’’, s’est enorgueilli Sidya Touré.

‘‘Mais avant cela, fait-il remarquer, non seulement, le président de l’Ufdg m’a dit qu’il n’est plus candidat, mais qu’il propose que Baidy le soit. J’ai dit non que Baidy n’est pas de son parti. Parce que nous ne pouvons pas nous lever aujourd’hui samedi soir pour une élection qui a lieu après demain matin. Nous leur avons dit qu’ils ont voulu ça comme ça, de l’assumer jusqu’au bout’’.

‘‘Voilà les conditions dans lesquelles la prétendue opposition républicaine travaille. Dans la mesure où vous n’êtes pas d’accord avec ce qui se dit là-bas, on considère que vous n’êtes de cette opposition’’, a conclu l’ancien Premier ministre.

Toute chose qui donne raison à feu Jean Marie Doré qui avait déclaré au sortir de cette rentrée parlementaire en janvier 2013 qu’il ne pouvait pas voter pour un oiseau aux ailes cassées, sorti de nulle part à la dernière minute, faisant ainsi allusion à Anne Marie Toffany désignée candidate de l’opposition quelques heures seulement avant l’élection qui a fait de Kory Kondiano le président de l’Assemblée.