L’ambassadeur de France en Guinée annonce des mesures dans la coopération bilatérale entre son pays et ses anciennes colonies. Luc Briard assure qu’il y a des mesures tendant à rapatrier le patrimoine historique africain en Afrique.

En Guinée, le diplomate français annonce des mesures pour, selon lui, ‘’mieux comprendre qui est où, qui fait quoi où, et comment faire ce retour, cet aller-retour. Donc, il y a la question des visas, les mobilités. Aussi, il faut voir, lorsqu’on est un jeune entrepreneur et qu’on n’a pas de modèle économique, comment on obtient le sésame. Cette question n’est pas vaine, mais de toute manière, elle nourrit fondamentalement ce qu’est la relation entre la France et la Guinée. Ce sont ces femmes et ces hommes qui nourrissent, qui sont la chair de ce partenariat’’.

‘’La France est l’ancienne puissance colonisatrice. Elle est aussi parfois malmenée dans les discours panafricains et souverainistes un peu partout dans la sous-région. Et pourtant, le président de la République, depuis 8 ans qu’il est aux destinées de mon pays, a profondément renouvelé le partenariat entre l’Afrique et la France’’, assure Luc Briard.

Et, estime-t-il, ‘’il n’y a pas d’autre exemple dans le monde d’un président d’une République étrangère qui fait appel à trois grandes personnalités africaines pour entièrement renouveler le partenariat. C’est Felwine Sarr sur la question des restitutions. C’est Fall sur la saison Africa 2020, qui permet à cette actrice afrodescendante, Élisabeth Gomis, aujourd’hui d’être à la tête de la Maison des mondes africains. Et c’est Achille Mbembe, qui produit son rapport à Montpellier et dont vont être issus les deux grands projets que sont la Fondation d’innovation pour la démocratie et la Maison des mondes africains’’.

Toutefois, reconnaît l’ambassadeur de France en Guinée, ‘’aujourd’hui, une grande partie du patrimoine africain est hors d’Afrique. Il est en France, il est en Allemagne, il est un peu partout dans le monde sauf en Afrique. Et donc, la question de la restitution intellectuelle et matérielle de ce patrimoine dans les mots des langues africaines est au cœur du renouvellement de notre relation’’.

Avant de citer ‘’un exemple très concret de cette réussite politique, c’est le Bénin. Au début, la relation entre le président Talon et le président Macron n’était pas au beau fixe. Et puis est venue la question de la re-symbolisation des termes de l’échange en rendant le patrimoine béninois aux béninois. Et avec l’Agence française de développement, avec Expertise France, nous avons réussi à réinventer, à co-construire avec les autorités béninoises. Et aujourd’hui, c’est un exemple majeur de retour de ce patrimoine africain et de comment les jeunesses africaines s’en saisissent dans leur récit et dans leur création, de ce patrimoine et de cette mémoire. Et nous, on est très fiers de cette réhabilitation, d’avoir très concrètement quelque chose qui, dans les deux ans à venir, va totalement repenser le rapport des guinéennes et des guinéens à leur propre patrimoine’’.

Car, regrette-t-il, ‘’il y a eu une histoire compliquée, violente. Et il y a des mémoires traumatisées. Et il n’y a que l’art, que la culture, pour apporter le pansement, l’égale dignité et les valeurs des cultures’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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