[dropcap]U[/dropcap]ne fois n’est pas coutume, dit-on. En Guinée, c’est la fraude et les violences post- électorales qui sont devenues habituelles.
C’est la « Commission Attitrée pour la Confiscation des Votes, composée de pseudos magistrats et d’affairistes de tout poil ayant empoché du franc guinéen qui s’est chargée cette fois-ci de perpétuer la tradition. Elle a été parrainée dans sa besogne par le « Club des Escrocs Notoires de l’Imposture ». (Trouvez les initiales).
Les conséquences pré ou post-électorales sont bien connues : plus de 90 morts et des dizaines de citoyens handicapés à vie. Inutile de revenir sur le caractère arbitraire, excessif, inhumain et incontrôlé de ces repressions tellement il saute aux yeux.
Les élections communales du 4 février 2018 devaient permettre d’instaurer la démocratie à la base : au niveau des communes rurales et urbaines. Elles n’auraient finalement montré, si on en restait là, que le caractère, presque la nature, machiavélique du pouvoir politique guinéen : une population qui vote, des urnes souvent bien gérées, un décompte des voix bien opéré mais une rupture dans la chaîne de centralisation et de validation. Ensuite, une opposition et un parti au pouvoir qui reconnaissent des manquements importants (élimination d’urnes, bureaux de vite fictifs, usage abusif de procuration, etc.).
Pour couronner le tout, un président de la République qui reconnait le bien-fondé des revendications de son opposition et qui instruit pour que celles-ci soient prises en compte. Un membre du gouvernement et quelques grandes gueules du parti au pouvoir qui se lèvent et disent que Nini. Rien ne se passe après cette désobéissance, car il s’agit bien de cela, de la parole présidentielle. On n’a vu ni entendu un seul membre du RPG historique.
Quelques questions se posent. Où sont passés les membres fondateurs du RPG ? Ces militants de première heure qui ont enduré et traversé les années de vache maigre de leur parti pour installer leur président là où il est ? Ces militants historiques seraient-ils si noyautés et débordés par les nouveaux venus, que certains appellent « les intrus », au point de s’enfermer dans le mutisme ? Ont-ils été aussi éloignés du parti, de ses fondements et autant coupés de la base au point de ne pouvoir manifester un avis ? Préparent-ils le troisième mandat ?
Quoi qu’il en soit, la question de légitimité au sein du parti présidentiel semble se poser entre caciques, anciens, « intrus » et jeunes loups. Les premiers seraient perdus, déçus et déchus. Ils s’interrogent sans trop oser faire face à la vraie réponse et, disons-le poliment, fulminent entre deux rencontres leur rancœur. Les récentes revendications des jeunes du RPG en début de second mandat seraient la preuve de cette triple scission.
Pour mieux assombrir cette situation, le pays traverse l’une des crises les plus suivies et les plus explosives de ces dernières années. Le système ne parvient pas à trouver une solution avec le plus jeune des syndicats de l’éducation en termes d’arrivée à la tête de l’institution. N’eut été l’implication d’un médiateur bien connu (suivez mon regard), il est légitime de penser que la vague scolaire, estudiantine et enseignante aurait déjà déferlée dans la rue. Mais, des classes fermées rassurent-elles plus que des protestations dans la rue ? En se montrant incapable de satisfaire les enseignants, le pouvoir guinéen risque de se retrouver face à deux brèches.
En reconnaissant et recevant monsieur Soumah du SLECG qu’il qualifiait de sortie de nulle part dont il ignore jusqu’où il les mener, puis en tendant la main au chef de file de l’opposition et ses pairs, le gouvernement avait réussi à éloigner le danger mais il ne pourra le faire une deuxième fois. D’autant plus que le statut quo perdure tant du côté syndical que politique. Si l’on ajoutait le cocktail que prépare le CENI en refusant le décompte des voix, on est droit de dire que les lendemains sont interrogateurs.
Une chose est claire. Ce ne sont pas les menaces des zélés contre les leaders de l’opposition qui risquent d’ébranler la position de ces derniers à qui il faudrait rendre hommage : pour leur détermination, leur sens d’organisation, de mobilisation…
Sans présumer de quoi que ce soit sur les conséquences du refus de la CENI et la décision de l’opposition face à cette fin de non-recevoir, on ne dira jamais assez que la Guinée vit une sorte de fin de règne alors que nous ne sommes qu’à mi- second mandat du pouvoir en place. Aucun problème ne trouve de solutions.
Les maux d’hier : absences d’eau et de courant, insécurité, violences routières avec leurs cortèges de morts, loi de la jungle où les viols, les vols, la dépravation des mœurs, les infanticides, les intrusions dans les habitations, les règlements de compte avec des exécutions sommaires en pleine rue, marché par bastonnades, supplice du pneu enflammé autour du cou, trafics d’êtres humains, chômage des jeunes (la liste est infinie) sont plus qu’exacerbés qu’ils ne l’étaient.
Le pays ressemble à un navire sans capitaine ou un capitaine entouré de fabricants de cerfs-volants : quand l’un ordonne d’amarrer, les autres tentent de s’envoler. Inutile de dire qu’ils naviguent dans des sens opposés.
En face, et peut être, c’est le seul espoir qui reste, une opposition désormais solide et libérée « d’opposants » qui avaient un pied dedans, un dehors, et qui n’étaient que des commis-voyageurs l’ayant retardé dans sa marche vers la victoire.
En définitive, les élections communales, si les choses en restaient là, risquent de poser plus de problèmes qu’apporter des solutions. Quelle que soit la suite, une seule chose devrait s’imposer.
Il faudrait que nous rendions possible ce qui semble impossible à nous Guinéens. Il faudrait que nous osions nous regarder les yeux dans les yeux, œil droit contre œil gauche et inversement pour se dire la vérité en face. Que nous cessions de nous haïr et de nous indexer au nom d’une appartenance ethnique fallacieusement construite au grand dam du citoyen. Que nous affrontions notre histoire avec réalisme et objectivité : ses ratés, ses avatars, ses réussites et exploits. Car il y en a eu et des plus belles et des plus lamentables.
Les deux 28 septembre suffisent à montrer comment la nuit qui s’est abattue en plein jour de septembre 2009 a obscurci l’éclat du 28 septembre 1958. Un paradoxe qui, en lui seul, pourrait résumer nos hauts et bas.
Il n’est jamais trop tard d’assumer son histoire, d’honorer son passé et de regarder avec la lucidité nécessaire vers l’avenir.
Alors, Guinéens, regardons ensemble vers notre avenir que je souhaite radieux.
Lamarana-Petty DIALLO
Lamarana petty Diallo tu raconte des bobars purement ethniques et irresponsable. Débarrassé vous des haines et de la méchanceté
décrire la réalité,vous parlez de haine,je ne sais quoi.AC est méchant,il ne fait pas de la politique,mais la force.Il le disait non,qui organise les élections et les perdent,lui, il ne les perdent pas ,mais vole.Au voleur
Aboubacar diallo ton cellou a été battu en 2010 2013 2015 2018 et il sera battu encore aux législatives en 2019 et au elections présidentielle en 2020. C est la loi de la nature