[dropcap]A[/dropcap]lpha Ibrahima Mongo Diallo a tiré sa révérence vendredi 12 septembre à Conakry. Le mercredi 17, parents, amis et collaborateurs se sont succédé à la tribune de la salle des Congrès du Palais du Peuple pour lui rendre un dernier hommage. C’était au cours d’une cérémonie funèbre organisée par le Comité olympique national dont il fut un membre influent.
L’instant est solennel. Il est rehaussé de la présence du président de la dernière législature, Aboubacar Somparé et de plusieurs anciens ministres de feu le général Lansana Conté, notamment MM. Ahmed Tidiane Souaré, Jean Paul Sarr, Ibrahima Sylla, Ibrahima Soumah, Aly Gilbert Ifono et Lamine Kamara entre autres.
Une importante délégation gouvernementale conduite par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Madifing Diané est également dans la salle pour marquer la cérémonie et présenter à la famille mortuaire, les condoléances du chef de l’Etat et de son gouvernement. Mais avant, il fait un portrait robot de l’illustre disparu.
‘’Pour ceux qui ne le connaissent pas, il doit être un exemple pour tout le peuple de Guinée. Aujourd’hui, nous perdons un homme de grande valeur morale. La Guinée perd un assembleur. Nous en sommes un de ceux-là qu’il a toujours protégés et qui l’ont toujours côtoyé’’, témoigne-t-il.
L’ancien Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré a également pratiqué M. Mongo. Il déclare avoir découvert en l’illustre disparu, ‘’un Monsieur qui est resté dynamique jusqu’à son dernier souffle, un combattant qui a œuvré pour la Guinée, dans les domaines de l’administration, de la diplomatie et du sport olympique pour le développement socioéconomique du pays’’.
Attristée, la famille lui a aussi rendu hommage. Larmes aux yeux, sa fille, Nènè Fatou Diallo, inspectrice générale de l’Enseignement pré universitaire, se félicite de la qualité de l’éducation que lui a inculquée ainsi que ses 3 sœurs et un frère avant leur apprenant à vivre au même rythme que les enfants des bas quartiers même s’il avait les moyens de les placer dans un cadre nettement supérieur à celui-là. ‘’Aujourd’hui, au nom de tous tes enfants, papa, je voudrai te dire merci pour l’éducation que tu nous a donnée. Nous voulons, nous, tes enfants, nous, tes petits enfants, saluer le grand homme que tu as été et qui restera. Les mots qui pourraient être prononcés aujourd’hui par nous ici en ton honneur, ne te suffiraient pas à te rendre tout l’hommage qui t’est dû. Nous prions le Créateur, Le Tout-puissant, de t’accepter dans Son Royaume’’, prie Nènè Fatou Diallo qui dit retenir de son défunt papa, un homme bon, humble et généreux, qui a servi son pays, aimé sa nation et qui reste un modèle. ‘’Je te remercie papa de t’être fait tout-petit pour jouer avec nous et tout grand pour faire face à nos besoins ‘’.
Le défunt était l’oncle, l’ami et le frère au médiateur de la République, le Général Facinet Touré dont les conseils ont guidé dans ses premiers pas de la diplomatie, alors qu’il était aux Etats Unis. ‘’Je suis profondément affligé par sa disparition. Mais il en est ainsi de la vie : on naît, on se développe et on meurt un jour. Que Dieu lui accorde Son Paradis’’, formule-t-il.
Mamadou Bobo Sow, secrétaire général de la Fédération guinéenne de lutte et professeur d’éducation physique et de sport : ‘’C’est un Monsieur qui avait la qualité d’écoute, le franc-parler, surtout d’être au service de tout le monde. Il avait le sens, comme guidé par la Providence, de calmer les sportifs et orienter les dirigeants’’.
‘’En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle’’, avoue dans la foulée un médecin sportif. ‘’Mais avec la mort du doyen Mongo Diallo, ce n’est pas seulement une bibliothèque qui se consume : c’est un des derniers baobabs les plus profondément enracinés dans la culture administrative, sportive et diplomatique qui s’en va’’, conclut-il.
Une lecture du Saint Coran a été organisée à la mosquée Fayçal de Conakry pour la circonstance avant que la dépouille mortelle n’ait été conduite au cimetière de Cameroun où repose désormais Elhadj Mongo Diallo.
Né le 12 juin 1932 à Ditinn, préfecture de Dalaba. Diplômé en journalisme, cet administrateur civil a dirigé l’Agence guinéenne de presse AGP. Mongo a été successivement ambassadeur de la Guinée en Algérie, au Maroc, en Tunisie et aux Nations Unies, avant de devenir ministre en 1999 de la Communication et de la Culture. Il laisse une veuve et 5 enfants dont notre consœur Marie Louise Diallo de la Radiotélévision guinéenne.
Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info
00224 664 29 48 51