La Guinée suspend sa participation à l’OMVS : ‘’Nos intérêts stratégiques ne sont pas pris en compte’’
La Guinée a décidé de suspendre sa participation au sein de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) à l’issue de la 19e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement tenue ce mardi 18 juillet. Ce mercredi, dans l’émission le Before des GG, le Premier ministre Bernard Gomou a évoqué les raisons qui ont poussé les autorités guinéennes à prendre cette décision.
‘’Le communiqué est très clair. A l’issue de la 19ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, les plus hautes autorités ont constaté avec regret que les préoccupations et les intérêts stratégiques de notre pays ne sont pas toujours pris en compte. Les raisons sont entre autres le retard considérable dans le financement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba dans la préfecture de Tougué et notre sous-représentativité au sein des instances de décisions de l’OMVS’’, dénonce le Premier ministre.
A l’en croire, ‘’quand vous prenez l’OMVS, vous avez quatre sociétés. Vous avez la Société de gestion des énergies à Manantali, la Société d’exploitation du barrage de Diama, la Société de gestion et d’exploitation de la navigation et des ouvrages du haut bafond. Au niveau de toutes ces sociétés, il y a normalement des secrétaires généraux. Au sein de ces quatre sociétés, il n’y a aucun guinéen qui gère. La Guinée avait demandé sa participation dans ses société. Jusqu’à nos jours, elle ne participe à ces quatre sociétés de gestion’’.
Bernard Gomou fait remarquer que sur le fleuve Sénégal, ‘’il y a trois barrages. Deux sont au Mali et et l’autre est au Sénégal. Le plus grand barrage qui devrait être construit, c’est le barrage de Koukoutamba. De nos jours, l’OMVS a du mal à boucler ce financement. Le fleuve Sénégal prend sa source en République de Guinée. Normalement, le plus grand barrage devait être construit sur ce fleuve. Dans les quatre sociétés de gestion, la Guinée n’a pas de place. Dans les plus hautes instances de décisions de cette organisation, la Guinée n’a pas de cadre’’.
‘’Dans toute l’organisation, les travailleurs sont au nombre d’une centaines de personnes. Mais la Guinée n’à que 6 personnes parmi les employés (…). Aujourd’hui, la Guinée pense que l’organisation ne fait pas assez et nous côtisons au même niveau que tous les autres pays. Nous ne pouvons pas comprendre que la Guinée soit l’endroit où le fleuve prend sa source, où on devrait construire le plus grand barrage et que tous les intérêts stratégiques de la Guinée ne sont pas pris en compte’’, martèle-t-il.
Pour le moment, précise Bernard Gomou, ‘’il n’est pas question de retrait. Dans le communiqué, il est mentionné que la Guinée suspend sa participation. Les Etats vont entrer en négociation. Il y aura des conciliations pour que la Guinée puisse se faire entendre. Nous espérons que les autres Etats viendront autour de la table pour pouvoir échanger avec nous et faire avancer le dossier. Pour nous, la priorité, c’est la réalisation du barrage de Koukoutamba. Cela est non négociable’’.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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