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La Jeunesse Africaine et la Politique

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Sous l’impulsion de quelques leaders, la majorité des pays Africains obtiennent leur indépendance dans les années 60. Le constat politique d’alors se résumait ainsi : d’une part l’existence d’un parti Etat qui centralise tous les pouvoirs décisionnaires et d’autre part l’adhésion automatique des fonctionnaires au parti.

C’est à partir des années 90, à la demande des gouvernements occidentaux comme la France, suite à des luttes engagées dans ce sens par certains Opposants que l’ensemble des pays Africains se prononcent pour le multipartisme intégral.

En effet, cette époque marque la création et /ou la reconnaissance officielle de plusieurs partis politiques. Entre autres : en Guinée (PUP de Lansana Conté, RPG d’Alpha Condé, UFDG de Bah Mamadou, UPG de Jean Marie Doré), en Côte d’Ivoire (FPI de Laurent Gbagbo), au Togo (UPC de Gilchrist Olympio), au Gabon (UPG de Pierre Mamboundou).

L’avènement de la démocratie en Afrique a été très bien accueilli par toutes les couches sociales car elle participait à une forme d’émancipation de la société. Les années qui ont suivi ont prouvé que cette démocratie tant voulue n’a pas su s’adapter aux réalités socioculturelles de quelques pays.

La démocratie est un long processus qui demande un grand pragmatisme des leaders politiques et surtout une très grande éducation du peuple. Il est évident que s’engager en politique c’est avoir la volonté de mettre fin à la paupérisation dans les villes et campagnes. En cela la démocratie est un excellent moyen d’émancipation des peuples.

Pour ma part, je définis la démocratie comme étant une majorité présidentielle qui met en place des réformes, des structures, bref qui gouverne et une opposition qui prépare l’alternance. En effet, l’essence de la démocratie se trouve dans la capacité d’un pays à opérer une alternance politique. Une démocratie ne peut être viable que s’il y a une alternance politique. Dans le cas contraire on parlera de dictature.

L’adhésion à un parti politique est l’expression d’une convergence d’idées, de points de vue d’un parti politique avec l’opinion de l’adhérent. Donc militer au sein d’un parti politique c’est adhérer aux valeurs de ce parti. Hélas certains Africains ne voient pas leur adhésion sous cet angle. Ils n’ont pas encore compris le choix qu’ils portent dans le militantisme politique.

Depuis quelques années, je constate que la jeunesse Africaine perd progressivement la notion de militantisme. Une des causes : les « vrais leaders » sont rares. En regardant sous un angle politique l’Afrique, on constate un fait politique majeur : les opposants sont en général des anciens Premiers Ministres, Ministres, Hauts cadres de l’administration publique.

En Afrique, certains acteurs politiques créent ou acceptent de diriger un parti politique pour ne pas être accusés -à tort où à raison- de détournement de deniers public. C’est le cas dans de nombreux pays. Quelques exemples dignes d’intérêt : en Guinée, la quasi-totalité des « leaders politiques » sont des anciens Hauts cadres de l’administration guinéenne ; au Sénégal l’actuel Président Macky Sall, qui suite à un différend avec son mentor politique Abdoulaye Wade crée son parti politique ; au Gabon, André Obame devient une figure de l’opposition alors qu’il a été pendant des décennies membre influent des différents gouvernements du président Oumar Bongo.

Tous ont géré leur pays respectif. Mais, à aucun moment ils n’ont eu la fibre opposante, à aucun moment ils n’ont démissionné de leur postes pour divergence de visions de développement de leur pays. Ils ont cautionné toutes les actions de répressions de militants politiques. Ils ont étouffé toutes les libertés du peuple qu’ils étaient censés servir.

En revanche, il a fallu un limogeage, une embrouille avec le régime en place pour qu’ils se réclament de l’opposition. La parade trouvée par tous les barons des anciens régimes reste la création d’un parti politique afin de concourir à la députation dans le but évident d’obtenir l’immunité parlementaire.

Une opposition doit se construire sur la base de la vérité, d’un devoir citoyen : servir sa nation avec passion et amour. Dès lors, comment avoir confiance en des hommes et des femmes qui ont pillé leur pays respectif ? Pire encore : qui ont mis toute une jeunesse en retard à travers une politique d’éducation nationale défaillante et le refus catégorique de mettre en place des politiques agricoles, de santé. C’est dire qu’ils sont aussi responsables du retard économique de l’Afrique.

En Afrique, au moment où la paupérisation du peuple est exponentielle, certains dignitaires des anciens régimes (les « opposants » actuels) brassent à longueur de journée des millions de d’euros.

Eux qui ont réprimé dans le sang les manifestations pacifiques, les grèves estudiantines d’hier, demandent aux jeunes et femmes de manifester aujourd’hui pour défendre des valeurs qui n’ont jamais cultivé pendant qu’ils étaient au pouvoir. Au moment où les enfants d’autrui manifestaient/manifestent dans les rues pour une meilleure condition de vie, leurs propres enfants étaient/sont dans l’opulence en Europe. Cela est inacceptable et impardonnable !

L’Afrique se meurt par la faute et l’irresponsabilité de quelques dirigeants qui ne servent que leurs intérêts.

La paupérisation de nos peuples est telle que les responsabilités de corruption, de népotisme, de malversations financières doivent être situées à tous les niveaux afin que la justice puisse faire son travail. Le peule Africain doit être informé de qui a fait quoi, où et quand.

Les jeunes et les femmes occupent depuis des décennies la couche la plus touchée en ce sens qu’aucune politique axée sur leur émancipation n’a été mise en place et cela dans la plus part des pays africains.

Il revient à la jeunesse Africaine de s’affranchir de ses hommes et femmes assoiffés du pouvoir dont le seul but reste le pouvoir pour le pouvoir. La jeunesse Africaine doit se mobiliser pour demander aux leaders Africains d’être exemplaires et irréprochables dans la gestion économique de leur pays.

Je pense que l’un des problèmes de la jeunesse Africaine est le manque de référence politique. Beaucoup de jeunes sont en déperdition totale parce qu’ils n’ont pas, ou manquent de références. Or, une jeunesse sans référence est une jeunesse manipulable faisant ainsi du pays qui l’abrite un pays sans avenir.

A noter que l’engagement politique des jeunes Européens et Américains se trouvent dans cette notion de référence car elle permet à ses jeunes de s’identifier à un personnage clé de l’histoire de leur pays ou de leur continent.

Dans tous les écrits sur l’indépendance Africaine, une place primordiale est accordée au combat des femmes et des jeunes Africains. Ils ont été le fer de lance de l’Afrique indépendante. Leur combat fut noble et sincère .Ils se sont engagés dans cette cause parce qu’ils étaient tous convaincus de la capacité des Africains à prendre en main leur destin commun.

En outre, l’émergence d’un leadership politique fut un élément de motivation supplémentaire pour l’ensemble des couches sociales Africaines. Parmi ces leaders, je citerai Patrice Lumumba du Congo, Kwame Nkrumah du Ghana, Sékou Touré de la Guinée, Gamal Abdel Nasser de l’Egypte, Ben Bella d’Algérie, Modibo Kéita du Mali, Julius Kambarage Nyerere de la Tanzanie, Nelson Mandela d’Afrique du Sud, Sylvanus Olympio du Togo.

Certes ils n’ont pas développé leurs pays mais ils ont le mérite : d’un côté de n’avoir pas bradé les ressources naturelles dont dispose leurs pays et de l’autre d’avoir favorisé l’émergence d’une jeunesse Africaine en phase avec la réalité politique de l’époque. En d’autres mots, ils ont favorisé l’idée d’une Afrique dirigée par les Africains tout en accentuant l’émergence d’un Panafricanisme ambitieux. D’où la création de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) symbole d’une Afrique réunie pour la même cause.

La jeunesse Africaine doit comprendre que l’heure de la rédemption a sonnée et que chacun a sa place dans la maison commune: l’Afrique. Nous ne réussirons que si nous acceptons de nous affranchir de ses hommes et femmes qui ont montré leurs limites dans la gestion Etatique des affaires administratives. Il est de notre devoir d’exiger l’exemplarité de nos acteurs politiques.

Dès lors mobilisons-nous pour qu’émerge une nouvelle élite Africaine en phase avec les réalités Africaines actuelles mais surtout que puisse émerger un nouveau leadership Africain. A nous jeunesse Africaine de construire l’Afrique de nos rêves communs !

Mamoudou Mara

mamoudoumara@hotmail.com

 

 

 

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