Face aux restrictions d’internet et brouillage des ondes depuis pres de deux mois, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée appelle à une manifestation de rue ce jeudi. Les autorités de la transition rappellent que des discussions ont été déjà ouvertes sous l’égide du chef du gouvernement afin de trouver une issue heureuse à la crise.

‘’D’abord, c’est un étonnement. Parce qu’il y a quelques jours, des patrons de la presse privée ont rencontré le Premier ministre. Ils lui ont adressé un document. Et le Premier ministre a pris contact avec la Haute autorité de la communication pour lui transmettre les documents. Donc, des discussions sont engagées avec les gens de la presse pour essayer d’écouter les problèmes qu’ils posent et apporter des réponses dans la mesure du possible’’, indique le porte-parole du gouvernement.

‘’La deuxième chose, c’est quand on entend le porte-parole des syndicalistes qui appellent des guinéens à se mobiliser massivement dans les carrefours. On se dit que ça va au-delà de ce qu’un syndicat de la presse, donc un sectoriel, peut être amené à faire. Est-ce qu’on agit au compte d’un acteur politique, de la société civile ou on défend une corporation qui, de son point de vue, a des problèmes ?’’, se demande Ousmane Gaoual Diallo.

Et de souligner : ‘’La presse privée, ce n’est pas pour dire qu’elle est au service du peuple de Guinée. Elle n’en est pas le porte-parole. Il faut faire attention pour ne pas créer l’amalgame entre ce qu’un syndicaliste d’une corporation peut faire, ce qu’un acteur politique peut faire et ce qu’une organisation de la société civile peut faire. Il faut faire attention pour ne pas tout mélanger. En tous cas, la posture qu’il entreprend est une posture qui est extrêmement à l’écart de ce que prétend faire un syndicaliste d’une presse’’.

Aux dires du ministre des Postes, télécommunications et de l’économie numérique, ‘’la plupart des hommes de médias reconnaissent qu’à un moment donné, il y a eu des écarts par rapport à la déontologie, à leur métier. Ça, c’est une reconnaissance très intéressante. La base d’une discussion est ouverte pour aboutir à une résolution. Est-ce que c’est le moment pour les syndicalistes de se lever pour dire qu’il faut faire telle ou telle action ? Pour nous, c’est une contradiction avec la démarche qui est engagée’’.

‘’Mais de toutes les façons, nous savons depuis le début les acteurs de la presse privée, que les responsables des médias sont dans une démarche d’instaurer un dialogue pour trouver une issue alors que lui, il [le porte-parole des syndicats] est dans une autre posture. Appeler des gens à être dans des carrefours est loin de ce qu’un syndicaliste de la presse peut faire. Je ne dis que ça va être une mobilisation massive, mais c’est un écart de ce qu’on attend de lui et de ce que leurs collègues attendent de lui. Finalement, on se demande qui il défend ?’’, cherche-t-il à savoir sur le plateau de la télévision nationale.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

00224 622 98 97 11/ boussouriou.bah@visionguinee.info