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La musique guinéenne de 1987 à 2005 : un patrimoine immatériel en perdition

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La musique a une place de choix dans le patrimoine immatériel de l’humanité mais aussi des Nations. Elle est un marqueur indélébile de nos émotions, nos peines, nos joies collectives et individuelles. La musique a ce don de nous faire voyager dans le temps en l’espace d’une note de solfège. 

De 1987 à 2005, c’est-à-dire juste après la prise du pouvoir par le CMRN, sous l’impulsion du libéralisme économique, la Guinée a connu un foisonnement d’œuvres musicales qui ont bercé l’enfance et l’adolescence les ‘’millennials’’ que nous sommes et celle d’une partie de la génération Z. L’on se souviendra certainement d’Ibro diabaté ‘’Allah Nana’’, de Saidou Sow, Fousseni Diallo, Aicha Dioubaté,  Hawa Touré (Moriah) Ablos Touré, de Petit Yero, de Mamady doudou dada, et bien d’autres reconnus ou moins connus…

Ces productions portées à l’époque par des labels comme Gris-gris productions, Super Sélection, Syllarts Production, CDS productions sont quasi introuvables de nos jours sur le marché du disque guinéen. De tous ces grands noms de la production, seul Syllarts de Ibrahima Sylla semble avoir conservé et sauvegardé son patrimoine jalousement. Les autres labels ayant disparu avec l’avènement d’internet et la chute des ventes de cassette et CD rom mais surtout ayant raté le coche de l’ère du digital.

Le constat est aujourd’hui amer car la majorité de ses albums qui ont marqué notre jeunesse et les pans de notre histoire musicale sont pour la grande majorité introuvable de façon légale sur les plateformes de streaming. Il faut certes noter la présence digitale de quelques rares titres ou album du fait de puristes ou de labels véreux (souvent installés en occident) qui s’en attribuent les droits sans aucune gêne au détriment des artistes-interprètes, des auteurs/compositeurs et des producteurs réels qui en sont les cessionnaires puisque les labels copy sont sciemment modifié ou édulcoré pour brouiller les pistes.

Laisser en ruine ces catalogues musicaux, qui au-delà d’être la propriété d’ayants droits est aussi notre patrimoine musical, est non seulement un gâchis pour notre histoire musicale commune mais aussi une perte économique pour eux et leurs descendances.

Ne serait-il donc pas temps que nous en prenions tous conscience, et en premier lieu les ayants droits et cessionnaires légaux, afin de sauvegarder ce riche patrimoine musical mais surtout de leur faire bénéficier des usufruits de son exploitation légale. Car nous avons trop souvent la facilité de mettre sur le dos de l’Etat, la misère de nos artistes alors qu’à notre niveau de petites actions simples pourraient améliorer leur quotidien. Avant d’en appeler à l’Etat, il faut savoir fournir les efforts nécessaires. Une fois les efforts accomplis, on peut alors s’en remettre à la Providence.

Diallo Abdourahim
Label manager de Tera music

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