[dropcap]D[/dropcap]u 1er juillet au 31 août, les gros bateaux, principalement chinois et coréens, devront rester à quai. L’objectif ? Permettre aux poissons évoluant sur les côtes guinéennes de se régénérer et lutter contre la pénurie, comme le préconise la commission pêche de l’Union européenne. Car depuis plusieurs années, les études montrent que l’indice d’abondance des ressources halieutiques diminue.
A Taboria, le troisième port guinéen, les pêcheurs raccommodent les filets. Touréya, propriétaire de neuf barques, s’apprête à faire partir ses travailleurs en mer, la restriction du 1er juillet au 31 août concerne uniquement la pêche industrielle. « Les bateaux chinois et coréens qui sont en mer, nous empêchaient [d’y pêcher, ndlr]. Mais maintenant, les pêcheurs peuvent venir prendre une quantité très forte de poissons, en tonnes. »
Mais comment surveiller les 300 km de côtes guinéennes ? Les autorités assurent avoir renforcé les moyens de la police des mers. Pourtant, certaines sociétés, chinoises principalement, ont construit des chalutiers en bois semi-industriels pour contourner l’interdiction.
« Actuellement, il y a vingt-sept bateaux à quai. Les Chinois défilent ici à tout moment pour qu’on leur délivre des permis de pêche. Ce n’est pas possible, je ne peux pas le faire. Il n’y a jamais eu de mesures coercitives dans ce pays pour contraindre ces sociétés. C’est extrêmement grave. Donc si l’on continue, les pêcheurs artisanaux n’auront plus d’activités. Il faudrait que nous soyons responsables pour que nous puissions assurer une exploitation durable des ressources », explique André Loua, ministre de la Pêche.
La Guinée est toujours sur la liste noire de l’Union européenne, comme pays tiers non coopérant, à cause notamment de la surexploitation des ressources halieutiques.