Dans un précèdent article, nous vous avons évoqué la démolition du marché de Foulamadina, situé dans la commune de Sonfonia. Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’éradication de zones criminogènes de la capitale Conakry lancée par les autorités de la transition depuis le mois décembre 2024.

Après avoir rencontré les victimes, la rédaction de VisionGuinee a tendu son micro Mme Madina Dansoko, présidente de la délégation spéciale de la commune urbaine de Sonfonia, qui a expliqué dans un entretien ce vendredi 10 janvier 2024, les raisons de la démolition du marché.

VisionGuinee : Nous avons constaté à la démolition d’une partie du marché de Foulamadina, est être vous au courant ?

Mme Madina Dansoko : Oui, nous sommes au courant par rapport à ce qui se passe dans nos différents marchés actuellement. La décision vient des autorités de dégager vraiment tout ce qui est activité illicite dans les différents marchés de la commune de Sonfonia particulièrement. Notre commune est une zone de criminalité très élevée et donc les autorités sont en train de nous aider à faire en sorte que ces marchés-là ne soient pas des nids de différents bandits que nous avons dans notre commune.

Que comptez-vous faire après cette opération de démolition ?

Oui, il faut savoir qu’aujourd’hui dans les différents marchés de la commune de Sonfonia, plus de 80% de l’espace du marché est occupé par des logements où il y a des pratiques de prostitution, de vente de drogue, des receleurs et des voleurs qui sont dans ces différents marchés-là. Et ce qui amène aussi à prendre l’emprise de notre bordure de route et de la circulation par des commerçants. Parce que tout simplement, le lieu destiné à eux pour leur commerce est utilisé comme habitation par d’autres personnes. Nous, ça nous arrange au niveau de la commune. La délégation spéciale est très contente par rapport à cette démarche de l’autorité de pouvoir faire en sorte que ces marchés-là soient utilisés à bon échéant. Que les citoyens de Sonfonia puissent effectuer leur commerce au lieu indiqué.

Aujourd’hui, nous sommes très contents de récupérer ces lieux-là pour pouvoir améliorer les constructions. Parce que vous savez très bien que ce sont des marchés qui ne sont pas aux normes. Des boutiques qui sont construites par-ci, par-là, avec des installations électriques qui causent souvent des incendies. Nous n’avons pas envie de repartir sur cette base. Aujourd’hui, le monde est moderne, on sait comment les marchés se construisent. Et une fois que ces gens qui logent là-bas illégalement sont sortis, on voudrait vraiment avoir des espaces libres pour pouvoir aller sur de nouveaux projets avec des différents partenaires pour construire des marchés modernes pour le bien-être et améliorer les conditions de vie des citoyens de Sonfonia.

Qu’envisagez-vous pour les femmes vendeuses qui ont vu leurs boutiques démolies ?

A ma connaissance, il n’y a pas de femmes vendeuses qui sont déguerpies. Tous les espaces qui sont en train d’être démolis servaient de logements pour des habitants qui habitaient sur les lieux. Le marché, les espaces qui sont en train d’être utilisés actuellement pour le commerce et la vente de produits de consommation ne sont pas touchés. Ce sont uniquement les boutiques qui étaient utilisées pour les logements qui sont en train d’être démolies. Je ne suis pas au courant de ça.

Il ne faut pas oublier qu’il y a de la manipulation derrière. Les gens veulent rester là et ils n’ont pas envie de partir. Donc, ils peuvent donner des prétextes comme s’ils étaient en train de faire du commerce alors que ce sont des habitations. Je vous dis que 80% du marché est destiné aux logements. Peut-être que vous n’avez pas vu là-bas avant que ça ne soit démoli, vous ne pouvez pas vous en rendre compte, mais c’est ça la réalité.

Quel message lancez-vous aux commerçants qui occupent des boutiques dans ce marché ?

Le message que j’ai à lancer, c’est de dire aux différentes personnes qui sont dans les marchés de ne pas accepter la manipulation parce que ce qui se fait actuellement, c’est fait premièrement pour eux d’abord. C’est pour leur rendre justice déjà parce que tous ces gens qui habitaient là-bas, qui logeaient, qui occupaient des espaces où ils devaient travailler, c’est eux qui étaient injustement éduqués. Donc, ils n’ont qu’à coopérer pour que vraiment les lieux soient libérés et qu’on puisse aller sur des projets beaucoup plus améliorés et à faire des marchés beaucoup plus modernes pour les citoyens de Sonfonia.

Par Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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