Trois jours après l’assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) à Kidal, dans le nord du Mali, la presse guinéenne a rendu hommage à ces deux victimes tombés sous les balles alors qu’elles exerçait leur métier, celui d’informer.
Bertrand Cochéry et Guillermo Garçia Arizone respectivement ambassadeurs de France et de l’Espagne étaient présents à cette cérémonie qui a réuni les professionnels des médias, ce mardi 5 novembre, à la maison de la presse de Conakry.
Ghislaine Dupont, est une journaliste professionnelle, une journaliste de grand dossiers et d’analyses, se rappelle Mouctar Bah, correspondant de RFI en Guinée. ‘’Tous ceux qui ont écouté Ghislaine savent que c’est une journaliste de métier’’, ajoute-t-il.
Au moment où la Guinée enregistrait en 2008 des troubles militaires, se rappelle Mouctar Bah, Claude Pivi et ses hommes s’étaient révoltés. Pivi s’est autoproclamé porte-parole de l’armée et chef de village du camp Alpha Yaya, renchérit-il. Ce militaire bardé de cauris et de gris-gris avait fini par effrayer mémé sa hiérarchie militaire qui avait déserté le camp Alpha Yaya, précise le correspondant de RFI. ‘’C’est ce moment-là que Ghislaine Dupont est venue me dire qu’elle veut aller au camp pour interviewer Pivi. Je lui ai dit qu’elle ne peut pas compter ni sur moi, ni sur mon chauffeur. Elle me dit comme tu m’as dit que c’est dangereux moi je vais y aller’’ ; se souvient-il.

Pour s’y rendre, Ghislaine a du déplacer un taxi qui, malheureusement la laisse à l’aéroport. la journaliste de RFI a du marcher de aéroport au camp Alpha Yaya. Selon Mouctar Bah, une fois à l’intérieur, elle éteint son téléphone, ce qui faisait qu’il était impossible de la joindre pendant plus de deux heures. Et Mouctar Bah de penser alors que le pire est arrivé à sa consœur.
Au bout de quatre heures, raconte le journaliste de RFI, Ghislaine m’a rejoint en m’informant qu’elle avait pu rencontrer Pivi. ‘’Elle m’a dit j’ai vu Pivi, c’est un homme gentil, humain et extraordinaire. Pivi sera désormais mon ami je vais l’appeler parce que j’ai son contact. C’est quand elle a diffusé la première interview de Pivi que les journalistes guinéens ont osé aller demander audience au camp Alpha Yaya.‘’
Parlant de Claude Verlon, Mouctar Bah dira ne l’avoir pas pratiqué personnellement. Mais, reconnait-il, Claude était un génie, un technicien talentueux à RFI.
Les autres hommes de médias présents à cette rencontre ont à leur tour rendu hommage à ses deux confrères disparus sur le terrain. Ils ont tous demandé à ce que des enquêtes soient ouvertes afin de faire la lumière sur ce crime crapuleux et sauvage.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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