La question sur les origines du président Alpha Condé : un faux débat
[dropcap]L[/dropcap]orsqu’on est démocrate, il faut l’être à cent pour cent. On ne peut pas l’être à moitié. Démocrate, le matin, antidémocrate, le soir. Cela veut dire quoi ? Défendre la constitution, aujourd’hui, et demain, l’ignorer. Mais, où allons-nous ?
L’article 29 de la Constitution guinéenne est clair et précis : “Tout candidat à la présidence de la république doit être de nationalité guinéenne, jouir de ses droits civils et politiques, d’un état de bonne santé certifié par un collège de Médecins assermentés désignés par la Cour Constitutionnelle, être âgé de trente cinq ans au moins…”
Si Alpha Condé est président de la république, c’est parce qu’il est guinéen. De la nationalité guinéenne. S’il n’était pas guinéen, il n’aurait pas crée un parti politique, par conséquent, il ne serait jamais devenu président de la république.
Soyons démocrates et orientons nos critiques dans un cercle de débat qui valorise notre loi suprême : la Constitution.
Il y a une multitude de sujets sur lesquels confondre le président Alpha Condé dans sa gestion politique de la nation guinéenne. Au pouvoir depuis 2010, le leader du RPG n’est pas l’homme que nous avons connu comme opposant face à Lansana Conté. Son incapacité à mettre en place une politique dynamique pouvant unir les guinéens dans l’exécution du projet national, le tout dans un climat de transparence et du respect de la légalité, n’est plus un secret.
Les critiques sur la mauvaise gestion du pouvoir d’Alpha Condé sont les bienvenues. Mais les attitudes démagogiques et populistes autour de la question sur ses origines, s’il est guinéen ou non, c’est un faux débat. C’est une insulte à notre Constitution.
La démocratie est une forme de gouvernement très fragile, pour cette raison, nous devons la défendre et la consolider dans notre pays. Dans cette défense et consolidation, nos actions doivent être courageuses et sincères.
Naby Laye Camara
Bruxelles (Belgique)