Alors que la Guinée traverse une période de transition, le Premier ministre assure que les autorités mettent l’accent sur la refondation de l’Etat. Le chef du gouvernement, face à la presse ce mercredi 5 mars, a déclaré que les consultations avec les anciens dirigeants et restructuration du dialogue figurent parmi ses priorités pour un retour apaisé à l’ordre constitutionnel. Extraits.
« Il fallait aller au cœur de la racine du mal pour trouver des solutions. C’est en cela que la transition que nous sommes en train de mener doit prendre en compte des aspects qui concernent ce qu’on appelle communément la refondation de l’Etat. Cette refondation englobe les questions socio-économiques et politiques.
Par rapport à l’aspect social, beaucoup de choses ont été faites. Sur le plan économique, des transformations majeures ont été engrangées depuis le 5 septembre 2021, et bon nombre de ces réformes structurelles sont en cours de mise en œuvre. D’ici quelque temps, je suis certain que leur impact se fera ressentir à travers les différents agrégats de notre économie.
Dialogue politique, nécessité d’une courtoisie républicaine
Sur le plan politique, certains estiment que l’esprit du dialogue se limite aux échanges entre les autorités en situation de responsabilité. Or, dans une société complexe comme la nôtre, le dialogue consiste à créer un environnement où toutes les communautés, y compris celles les plus éloignées des centres de décision, peuvent être écoutées et entendues. Le dialogue, c’est aussi permettre qu’il existe, dans un pays, ce qu’on peut appeler la courtoisie républicaine.
Ce n’est pas parce que quelqu’un n’est pas d’accord avec vous qu’il faut le considérer comme une personne pestiférée. Depuis un an, la pratique de la gouvernance a évolué sur ce point. Nous rencontrons régulièrement d’anciennes autorités de la République de Guinée pour échanger, encourager les uns et les autres, et rappeler que ce n’est pas parce qu’on n’est pas en situation de responsabilité que notre avis ne compte pas. Les anciens Premiers ministres, dont la majorité est présente en Guinée, répondent régulièrement à nos invitations et apportent des propositions qui, soit confortent les positions gouvernementales, soit les enrichissent d’éléments supplémentaires d’approfondissement. Ce sont des innovations qui démontrent que l’on peut être pris en considération même si l’on n’est plus en poste.
Dialogue permanent
Le dialogue avec la classe politique n’est certes pas une grande messe organisée régulièrement. Nous étions dans un contexte où il fallait repenser et rendre efficace cette dynamique. L’essentiel des points à clarifier pour la transition a été réglé dès la première année à travers un chronogramme, le dialogue inter-guinéen qui a fait émerger des résolutions, et surtout les assises nationales pour panser les blessures et favoriser une dynamique de réconciliation. Tout cela est en train d’être mis en œuvre sans tambour ni trompette. Le dialogue en Guinée est devenu permanent. Il est important de le souligner afin que certains ne considèrent pas qu’en l’absence de M. X ou Y, il n’y a pas de dialogue. Le dialogue est avant tout un état d’esprit.
Sur le plan institutionnel, nous avons proposé au ministère de l’administration du territoire de repenser la structuration du dialogue. Ce processus est en cours. L’essentiel des efforts de l’administration du territoire est consacré à la mise en œuvre des mesures nécessaires pour un retour à l’ordre constitutionnel de la manière la plus efficace et apaisée. Nous veillons à maintenir le rythme afin de respecter les délais.
Immersion et écoute des populations
Un dialogue doit être un dialogue citoyen. L’immersion que nous avons effectuée dans les régions de Nzérékoré, Faranah et Kankan s’inscrit dans cette logique. Le dialogue ne concerne pas uniquement les élites. L’immersion, c’est un dialogue responsable entre l’autorité exécutive et les populations à la base, permettant de s’enquérir de leurs souffrances, de leurs problèmes et des conditions dans lesquelles elles vivent. C’est aussi une occasion d’évaluer les avancées et d’identifier les déficits à corriger. C’est là le rôle permanent de toute personne en situation de responsabilité. Cette initiative a été menée à bien, et une nouvelle immersion est prévue dans les autres régions du pays après le Ramadan ».
Par Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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