Coup d’Etat par-ci, coup d’Etat par-là, chacun prêche pour sa paroisse. De tous les hommes en treillis au pouvoir, seule la guinéenne fut représentée par son président de transition donnant lieu à un déplacement officiel d’envergure internationale qui vaut son pesant d’or pour rassurer les partenaires sur la conduite de la transition.
Le malien Assimi Goïta s’est contenté d’envoyer son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Au Burkina Faso, c’est Bassolma Bazié de la fonction publique qui a représenté Ibrahima Traoré. Le gabonais Brice Oligui Clotaire Nguema a mandaté son Premier ministre Raymond Ndong Sima.
Quant au Niger, le tombeur de Bazoum Adbourahamane Tiani a dépêché Yaou Sangaré Balary des Affaires étrangères, mais rien n’est sûr qu’il pourra s’exprimer à la tribune de l’assemblée.
Le chef d’Etat guinéen est au grand rendez-vous du 78è assemblée générale des nations unies ouverte à New York le 19 septembre. Entre coup diplomatique et lobbying économique, Doumbouya pousse les limites de l’impossible grâce à sa formation de soldat d’élite. Il n’est pas camarade de quelqu’un à part la Guinée qu’il aime et vénère tant.
Hier et aujourd’hui
Qui l’eût cru au regard des sanctions en cascade projetées sur la Guinée par l’ex-président tonitruant de la CEDEAO en la personne du jeune Umaro Sissoco Embaló. Je dois affirmer sans honte que j’avais eu peur, il m’étais arrivé de penser que le ciel tombait sur le pont de Madina qui est un passage obligé d’un million de guinéens par jour soit 41.666 par heure.
Je suis content de constater que le pont est toujours en place, que Embaló n’y est plus et rien n’en est. C’est pas anodin si Mamadi Doumbouya se rend à New York au siège des Nations Unies dont la Guinée est membre depuis 12 décembre 1958 parmi les 193 Etats admis à l’adresse 405 East 42nd Street, New York, NY, 10017, dans l’arrondissement de Manhattan.
L’avion présidentiel floqué du Branding National à bel et bien été aperçu à l’aéroport de Teterboro dans le New Jersey. C’est le lieu de reconnaître que tous les pronunciamento se ressemblent mais ne sont pas du même calibre. La Guinée n’est pas un Etat orphelin, il a aussi ses parrains et ses admirateurs prêts à l’a remettre dans le concert des nations.
Rappel des faits
Notre constitution d’alors a été suspendue pour silence coupable et pour sa complicité du troisième mandat illégal ayant générer le pire quiproquo conflictuel de notre histoire. Doumbouya n’a pas manqué d’en parler dans son adresse de près 20 minutes du haut de la tribune des Nations Unies en ces termes : « Je demande à la cedeao de ne pas se mener de la politique, les coups d’Etat sont la suite logique des confiscations du pouvoir, du fricotage de la constitution et des règles préétablies. Il va plus loin en disant : Mon uniforme je l’ai mise au service de mon peuple, Je vous serais reconnaissant de respecter ce serment ». Fin de citation.
J’ai aimé cette partie, ça me convient et je crois qu’on on peux pas dire mieux que ça. Les nouvelles autorités ont opté pour un Conseil National de la Transition qui est l’organe législatif monocameral en lieu et place de l’ancienne assemblée nationale des sans voix déjà clouée sous les ordres du monarque flanqué au palais entrain de savourer Aragon del Cubana.
Le CNT a vu le jour dans une période d’exception suite à une consultation élargie du peuple. Ce n’est pas une invention du diable.
Paradoxe et l’incongru du peuple
Comme partout ailleurs, toute exception est applaudie et bien accueillie, mais ne se maintient jamais au sommet de sa beauté à la naissance. Je suis pas surpris de voir qu’il y a des citoyens qui en veulent aux dirigeants du moment juste deux ans après le pronunciamento du 05 septembre 2021. Le paradoxe du peuple dont je fais mention ci-dessus, c’est d’avoir vite oublié tout le calvaire que nous avions subi ces dix dernières années entre Gbassikoro, Bissandougou et Yalenzou.
Je suis un perfectionniste intransigeant. Je sais également que tout n’est pas beau et parfait chez les nouvelles autorités du CNRD. J’imagine que la note à mi-parcours après l’évaluation par la primature ne dépassera pas 13/20 globalement et 15/20 par endroits très minoritaire relative aux erreurs des débutants en exercice du pouvoir d’Etat.
Séjour du président Mamadi Doumbouya à New York
Après sa rencontre d’usage avec António Guterres, l’ancien Premier ministre Portugais aujourd’hui secrétaire général des Nations Unies, l’instant crucialle s’est invité aussitôt afin de bien préparer le maître des lieux à monter sur scène le lendemain : ce qui fut fait.
Après l’allocution, c’est le trop plein du ballet diplomatique sur le bilatéral et multilatéral autour d’un rapprochement au sommet dans l’intérêt supérieur de la guinée. J’aurais mieux écris si j’avais été à l’école. Pardonnez-moi de mon illettrisme.
Thomas Morgan Mamy
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