[dropcap]S[/dropcap]elon un communiqué officiel du 31 juillet 2017 de la présidence, la totalité du budget pour les élections communales serait déjà disponible. Le problème est qu’on ne voit nulle part dans la loi de finance rectificative adoptée le 12 septembre le montant intégral de 350 milliards de francs guinéens proposé par la CENI. De quoi parle-t-on alors ?

D’ailleurs, pourquoi ne l’avait-on pas inscrit lors de la session ordinaire d’octobre 2016 tout en sachant que 2017 est une année électorale (la loi et les accords ont prévu des élections à des périodes bien indiquées quand même) ?

Le jour de l’adoption de la LFR voici ce que disait Michel Kamano, président de la commission finance et député de la mouvance présidentielle : « Le gouvernement a donné des assurances. Nous mettons une ligne ‘’dépenses communes’’, sur laquelle nous tirerons si le budget qui est amené par la Céni est approuvé par le gouvernement. Nous trouverons les financements. » Alors tout est encore entre options et hypothèses.

Il faut simplement comprendre que c’est un jeu de dupes et qu’il ne faut pas se laisser distraire par de simples communiqués. Comme toujours le gouvernement et la CENI sont de connivence et font croire en apparence qu’ils ont des divergences. La télécommande de pilotage de la CENI est d’ailleurs à la présidence.

Enfin, avec un tel niveau de blocage et face aux enjeux majeurs, les manifestations pacifiques restent la seule option efficace pour mettre la pression sur les autorités afin de faire bouger les lignes dans la bonne direction pour le bien de notre démocratie. C’est pourquoi, je les soutiens et j’encourage la population à sortir massivement pour répondre à l’appel de l’opposition républicaine ce mercredi 20 septembre 2017.

Aliou BAH, en séjour aux États-Unis