Ils sont nombreux, les guinéens à avoir entendu parler du Programme national du recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC), mais un tantinet imprégné de ce qu’il inclut au-délà de ce qui est véhiculé au travers des commentaires politiques.
Aujourd’hui, les paraphrases politiques déterminées par des intérêts partisans, avec un élan qui justifie leur frugalité du pouvoir ont mis exclusivement en exergue, le fichier électoral qui doit en être extrait. A telle enseigne que, le RAVEC est devenu plus politique qu’il ne l’est en réalité.
D’abord, faut-il rappeler qu’il devra s’appuyer impérativement sur deux importantes lois ? A savoir, la loi portant identification physique des personnes en république de Guinée et celle portant régime de l’état civil. A la faveur de leur promulgation et de la réalisation du PN-RAVEC, la Guinée se dotera d’un fichier électoral pérenne et dynamique. Parce que toutes les mises à jour des données du PN-RAVEC permettront aux personnes ayant l’âge de voter, d’être extraites automatiquement. Ce qui épargnera aux guinéens des recensements récurrents, couteux et les conflits politiciens autour d’un simple fichier électoral.
Grâce à la loi portant identification des personnes physiques en Guinée, le PN-RAVEC attribuera à chaque guinéen et étranger résidant, un numéro personnel d’identification (NPI). Une fois attribué à un citoyen, il est unique et reste comme gravé dans le marbre, il le suivra durant tout son séjour terrien. Il garantit aussi la maitrise du nombre des populations pour une élaboration adéquate des politiques publiques. A coup sûr, ce NPI se dressera comme une armure contre les fraudes, les magouilles, les tricheries dans l’organisation de la future Guinée sur le plan politique, social, économique, administratif et sécuritaire.
Ainsi, il ne sera plus possible pour un seul citoyen guinéen par exemple d’avoir plus d’une carte d’électeur, d’une carte nationale d’identité, d’un passeport, d’un compte bancaire ou plus d’un permis de conduire sous un prête-nom et faux nom. Car, le Numéro personnel d’identification (NPI) est unique pour chaque citoyen, qui sera gravé sur tous les documents d’identité et d’identification personnelle l’empêchera. Parce qu’il suffira juste aux services compétents de l’introduire dans le Registre national des personnes physiques (RNPP) pour démasquer la fraude, la magouille ou la tricherie camouflées.
Et par le biais du même numéro (NPI), le fichier national d’état civil sera également relié au registre national des personnes physiques pour rendre interopérables et interconnectés tous les services de l’Etat. Par conséquent, les fichiers de la fonction publique guinéenne, ceux de la sécurité sociale, des services sociaux de base (eau, électricité, santé, éducation…) seront interconnectés. Il ne sera plus possible par exemple, d’avoir deux numéros matricules.
Les factures d’eau, d’électricité, les taxes et les paiements pourront être réglés sans anicroche, grâce à l’interopérabilité du RAVEC. Tout comme les faits d’état civil (naissance, mariage, décès, divorce, adoption…) ne pourront plus être falsifiés. Leur délivrance au besoin se fera de manière instantanée et gratuitement.
Dans ce contexte exceptionnel et, au regard de la place de choix qu’occupe le RAVEC dans le chronogramme de la transition, il aurait été plus aisé pourtant de découvrir qu’il est plus refondateur que politique.
Par Bella KAMANO