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La Troisième République se porte assez mal (Opinion)

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« Le cheval va te terrasser, tu n’en vois pas les oreilles » enseigne l’adage salvateur pour celui qui y prête une oreille compréhensible. Autrefois appelé à raison d’ailleurs, l’enfant terrible de l’opposition guinéenne, Alpha Condé a comme nombre de ses pairs qui ont été consacrés par l’alternance, connu de réels handicaps dans ses nouvelles fonctions. Sanou Kerfalla Cisse

D’aucuns avancent non sans raison d’ailleurs qu’à force de se forger dans l’opposition et donc de cultiver la négation de tout ce que le pouvoir en place s’astreignait à construire, il est difficile de bâtir à son tour. C’est manifestement à l’épreuve du pouvoir qu’on est en situation de réaliser qu’autant la critique est aisée, l’art est difficile. Et comme dit un autre adage, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut rien sentir et donc entendre raison.

Pourtant, quand tout le monde vous traite de bossu, vous devriez quand même vous tâter le dos, quoique, pour un vrai bossu, il n’est pas aisé de se toucher le dos. Et dans ce cas, il serait pour lui plutôt sage de demander à quelqu’un d’autre de le faire à sa place.

L’ennui, c’est que personne n’ose toucher la bosse. Du coup, l’intéressé se croie intouchable et commence à faire le gros dos, au point qu’un beau matin, il retombe sur son dos.

Autrement dit, pour ne pas destiner son dos au mur, une précaution élémentaire commande d’éviter tous ces vils courtisans dont l’unique service est de vous pousser dans l’abîme.

Tout recul pris, malgré ses habits neufs, mais point immaculés, la Troisième République se porte évidemment assez mal. Désabusée par les promesses des lendemains qui chantent, une très bonne frange de nos compatriotes ne décolère pas.

D’un bien fascinant mot, à leur entendement, le changement-et le bonheur qu’il laissait espérer- sont volontiers assimilés à la mal vie dont ils n’entrevoient pas la fin. Comble du comble, c’est dans ce contexte que survient la fièvre Ebola. Il n’en fallait guère plus pour que dans certains lieux de culte, on y voit le signe d’une malédiction divine qui s’abattrait sur le peuple de Guinée. Après tout, une population qui paie depuis toujours le tribut au paludisme, au choléra, à la fièvre thyroïde entre autres et qui pour s’en préserver a tout intérêt d’intégrer la culture de la salubrité individuelle et publique dans ses mœurs.

En tout cas, les versets du coran gravés sur des corps humains et ces journées de jeun ne sont que futilités face aux réelles inquiétudes qui planent sur l’état général de santé du pays. Or, dis-moi comment tu envisage les soins pour ton pays, je te dirais quel dirigeant tu fais.

Mais le plus grand péril pour les populations, n’est-ce pas l’arrogance et l’amateurisme de ses gouvernants. Ceux-là même qui, à force de déraper, finissent par faire fausse route. A l’image du zébu à boss- si vous préférez le boss tout simplement- ose croire que l’abattoir est plutôt un nouveau lieu de pâturage. Suprême méprise, car il y croise irrémédiablement le destin.

Sanou Kerfalla CISSE

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