[dropcap]E[/dropcap]n Guinée, chacun y va de son analyse pour expliquer la victoire incroyable de Donald Trump. La réalité est qu’avec un taux de chômage de moins de 5%, c’est presque le plein emploi, la pauvreté a reculé et l’économie se porte mieux aux USA.

D’ailleurs la campagne de Donald Trump reposait moins sur l’économie et le bien-être mais beaucoup plus sur le sentiment de ressentiment, de la peur de l’autre et du désir de vouloir demeurer la puissance dominante du monde.

Donald Trump était le candidat des machos, de ceux qui éprouvent un sentiment de supériorité et qui veulent toujours que l’Amérique continue de projeter une puissance imposante sur le reste du monde. Ils en voulaient à Obama d’avoir été modéré sur le plan international et d’avoir privilégié la concertation avec les autres pays. Ils l’en voulaient par exemple de n’avoir pas agi contre Bashar de la Syrie lorsque celui-ci avait « franchi » la ligne rouge.

M. Trump était aussi et surtout le candidat de ceux qui en voulaient aux minorités ethniques ou sociales qu’ils perçoivent comme une menace contre leur supériorité. Il était le candidat des nostalgiques d’un passé glorieux d’une Amérique qui était l’atelier du monde. Ils n’arrivent pas à comprendre que le monde ait changé et que la force de l’Amérique doit désormais reposer sur la nouvelle économie. Ils ignorent que la manufacture ne reviendra certainement pas comme dans le passé et qu’à leur grand chagrin, l’Amérique sera de plus en plus colorée.

Ils en voulaient à l’élite qu’ils accusent d’être responsable de cette décadence réelle ou supposée de l’Amérique et ne voulaient de personne qui soit issue du cercle du pouvoir. Donc ils voulaient d’un outsider et Trump a saisi l’opportunité.

Malgré le désir ardent du Président Obama de vouloir faire élire Mme Clinton et tout l’effort de campagne qu’il a fourni dans ce sens, en fin de compte il n’y avait rien qu’il pouvait faire face au choix du peuple. Ailleurs en Afrique, certains présidents auraient usé de tous les moyens même anti-démocratiques pour imposer leur choix au peuple. Ceci atteste de l’ancrage de la démocratie dans ce pays et ça devrait bien inspirer les dirigeants africains à respecter le choix émanant de la volonté de leur peuple.

Abdoulaye Barry
Portland, USA
ajbarry@live.com