La liberté ne s’obtient pas en remplaçant un maître par un autre. Seul le travail libère.
La jeunesse africaine reproche à juste titre à la France d’avoir pendant longtemps soutenu et entretenu des dictateurs africains dans le but de préserver sa domination politique et de sauvegarder ses intérêts économiques et financiers.
Aujourd’hui, la Russie semble vouloir emprunter le même chemin. Elle a, par exemple, décidé avec sa milice privée appelée Wagner, d’appuyer le président Touadera dans ses projets antidémocratiques. En effet, Touadera a décidé d’organiser un référendum pour abolir la limitation des mandats, lui permettant ainsi de rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le souhaite.
La jeunesse africaine devrait donc savoir que l’Afrique n’a pas d’amis, ni dans les pays de l’Ouest, ni dans les pays de l’Est, et encore moins en Asie. La Russie est simplement engagée dans une guerre froide avec l’Occident, et l’Afrique est malheureusement devenue comme fans le passé un terrain d’affrontement entre ces grandes puissances.
Nous, Africains, devons tout faire pour éviter que ce que nous avons enduré avec l’Europe pendant plus d’un siècle, ne se reproduise plus. Les discours populistes et démagogiques qui veulent faire porter à l’Occident l’entière responsabilité de l’échec de nos pays, tout en ignorant celle de nos dirigeants, ne servent qu’à endormir la conscience de la jeunesse africaine.
Ces dirigeants qui se tournent aujourd’hui vers la Russie ne le font pas simplement parce qu’ils ont à cœur les intérêts de leur peuple. Ils veulent tout simplement rester aussi longtemps que possible au pouvoir sans avoir à se soumettre aux exigences d’une gouvernance démocratique.
Il n’y a par exemple rien de patriotique ou de panafricaniste à introduire l’enseignement du russe ou du chinois dans les universités centrafricaines ou africaines, si ce n’est pour pérenniser ce même système de soumission longtemps décrié par les panafricanistes. L’Afrique n’a vraiment pas besoin de nouvelles langues étrangères. Nous devons plutôt agir pour promouvoir nos propres langues, parmi lesquelles certaines sont transnationales et pourraient servir dans l’intégration de nos pays.
On parle souvent de l’Afrique comme étant le continent de demain, cependant je crains fort que ce lendemain ne se fasse sans les Africains si nous persistons dans les mêmes erreurs. Il est évident qu’avec des systèmes politiques fondés sur la démagogie et un système éducatif déficient, la jeunesse africaine n’est vraiment pas prête pour relever les défis de demain.
Une réforme profonde du système éducatif de nos pays s’impose. L’accent devrait être mis sur l’enseignement de nos langues et la formation scientifique. Nos systèmes de gouvernement devraient être revus afin de débarrasser le continent des systèmes qui ne s’accordent pas avec nos réalités sociales et culturelles, et qui n’ont aucun fondement dans notre histoire.
Nous avons plutôt intérêt à construire des fédérations faisant partie d’ensembles plus vastes, capables de résister face aux puissances mondiales. Il n’y a vraiment aucune raison pour que des Africains s’entretuent pour des frontières artificiellement érigées par les colons européens et qui n’ont aucun fondement culturel ou historique. L’accent devrait être mis sur le fédéralisme, qui offre une approche plus souple permettant de mieux prendre en compte les réalités et spécificités locales. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons stabiliser nos pays et favoriser leur développement.
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Abdoulaye J Barry
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Portland, OR