[dropcap]D[/dropcap]ans quelques semaines, l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Conakry quittera définitivement la Guinée. Avant son départ, le diplomate a offert un diner dans les locaux de son ambassade située au quartier Koloma, dans la commune de Ratoma.

A ses convives, dont un reporter de VisionGuinee, Alexander Laskaris a partagé quelques souvenirs dont il garde de la Guinée. Selon lui, ce pays dans lequel il a représenté les Etats-Unis pendant trois ans a les moyens de réussir.

‘’La Guinée a la chance d’avoir une équipe économique talentueuse dirigée par le ministre des mines, celui des finances et le gouverneur de la banque centrale’’, déclare-t-il. Toutefois, indique-t-il, ‘’la seule façon d’avoir plus de wali (travail, en soussou) et kobiri (argent) pour le peuple est de créer des conditions dans lesquelles les opérateurs économiques guinéens et étrangers pourront fonctionner sans corruption’’.

‘’Que nous parlions de mes amies, les dames qui fument le poisson à Boulbinet ou des grandes sociétés minières comme Rio Tinto, les meilleurs acteurs et partenaires économiques de la Guinée ont besoin de la même chose : la certitude d’un Etat fonctionnel qui suit la loi et qui prend sa part de ce qu’ils produisent. Rien de moins, mais aussi rien de plus’’, précise le chef de la diplomatie américaine à Conakry.

Malgré les difficultés, souligne-t-il, ‘’je crois que la Guinée a les moyens de réussir parce qu’elle a un peuple laborieux et entrepreneur dont la main d’œuvre est sous-évaluée et sous-estimée’’. Toutefois, estime-t-il, il s’agit d’un ‘’Etat faible soutenu par une société forte’’.

L’ambassadeur Alexander Laskaris mentionne que la ‘’Guinée dispose des dirigeants moraux aussi bien dans les mosquées que les églises et sous les manguiers’’.

Durant les trois ans qu’il a passé en Guinée, il dit avoir constaté que les guinéens ont une ‘’culture d’entreprise qui se développe à l’étranger, mais qui doit aussi se développer dans le pays’’. Les guinéens, selon lui, sont des citoyens locaux qui gardent le contact avec leurs communautés et leur pays.

Boubacar Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

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